Page 15 - Ville verticale
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Introduction  13

ou se perpétuera-t-il face à l’incapacité de réfléchir,
construire et organiser une petite ville verticale aimable
malgré l’occupation importante du sol par ses construc-
tions ?

   Les propos récents de l’architecte Léon Krier 10,
connu pour sa vision de cette ville classique et indiffé-
rente à la nature, laissent songeur.

   Ou encore, recrudescence des conflits et aggrava-
tion des iniquités sociales aidant, les constructions sur un
seul niveau des bidonvilles et autres villages de réfugiés
deviendront-elles la norme ?

   Il ne faut pas le souhaiter, tant la ville d’un seul niveau
dévore la terre agricole dont elle a besoin, mais aussi
parce qu’elle conduit à l’exclusion sociale, ses construc-
tions étant peu connectées. En effet, comme nous l’ana-
lyserons au chapitre II, le coût de ses réseaux de toute
nature, donc aussi de circulation, croît de manière ver-
tigineuse avec la taille de la ville monocentrique et ce,
d’autant plus qu’elle est plus « basse ».

   La squatterisation de la « Torre David » à Caracas 11
avec ses 121 000 m 2, 45 étages hors sol et 12 niveaux en
sous-sol (sans ascenseurs, ni électricité, ni eau potable,
ni égouts) qui débute en 1994, pour héberger une col-
lectivité de plus de 3 600 personnes en 2013 est encore

10	 « The angst of backwardness and its consequences », dans The Archi-
     tectural Review, nº 1405, March 2014, p. 83-87.

11	Conçue en 1990 pour devenir le « World Trade Centre » vénézué-
     lien sous le nom de « Centro Financiero Confinanzas », le chantier
     est abandonné en 1994 suite à la banqueroute de ses promoteurs.
     D’innombrables articles sont consacrés à ce sujet sur la toile.
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