Page 14 - Ville verticale
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12 La ville verticale
nuum bâtis morcelant la nature en autant de parties non
reliées entre elles.
La reconcentration des villes permet la restaura-
tion du continuum de la nature à condition de prévoir
suffisamment « d’écoducs » au-dessus des voies qui les
relient.
Cette réflexion s’impose à constater que plus de 120
villes nouvelles (et verticales), chacune d’au moins un
million d’habitants ont été construites, rien qu’en Chine 8
sur cinquante années à peine. Sans planification environ-
nementale, le sol de ces villes, loin d’être libéré pour la
nature, est asphalté et encombré par les usines horizon-
tales alors que, comme nous le verrons, il est raison-
nable et économiquement viable d’organiser toutes les
activités d’une nouvelle petite ville dans des structures
verticales, reliées par des ponts, pour affecter le sol ainsi
libéré aux loisirs de plein air, à l’agriculture et la biodiver-
sité. Ces petites villes assemblées en grappes forment
ensuite les grandes villes polycentriques.
À l’inverse, le concept de la petite ville classique « rai-
sonnable » de 4 à 5 niveaux, qui guide encore l’élabo-
ration de Masdar, ville nouvelle pour 50 000 habitants
en 2020 (en construction depuis 2008, pour 15 milliards
de dollars (11 milliards d’euros) en plein désert à Abu
Dhabi 9), résistera-t-il au cyberespace de nos enfants,
8 Toutes les villes chinoises étaient, jusqu’en 1950, constituées exclusi-
vement de constructions de 1 niveau, telles que la « siheyuan » et sa
venelle « hutong » à Pekin, ou la « shikumen » et sa venelle « lilong »
à Shanghai.
9 Elle souffre déjà, malheureusement, de problèmes de maintenance !