Page 17 - Ville verticale
P. 17
Introduction 15
La ville verticale polycentrique à faible occupation
du sol, mais en contact intime avec ce dernier, dont les
bâtiments sont connectés par des réseaux aériens per-
formants, est donc au cœur du sujet.
Ce sujet est vaste et concerne toutes les sciences et
les arts, mais il « tourne » d’abord autour du soleil qui
détermine le climat et l’environnement auxquels la
construction fait écho. La condition de sa jouissance est
en effet d’autant plus contraignante pour la ville que ses
constructions sont hautes.
Il détermine, avec le mouvement de la planète sur
son axe et sur l’écliptique, la direction et la vitesse du
vent, dont l’impact sur la construction est aussi d’autant
plus grand que cette dernière est plus haute.
De tous temps, l’abri était dessiné pour nous per-
mettre de jouir de nos cinq sens et simultanément de
la trajectoire du soleil au fil des jours et des saisons,
tout comme de profiter de ses apports énergétiques,
chaleur et lumière.
Cette évidence fut souvent oubliée ce dernier siècle,
le mauvais usage des sciences et des techniques condui-
sant aux innombrables constructions – indifférentes au
soleil –, qui nous entourent 14.
14 L’emploi de verre réfléchissant ou super isolant en est un exemple.
La construction, air conditionné, se dessine en ignorant le soleil
au prix de vitrages à faible transmission lumineuse forçant l’éclai-
rage artificiel en plein jour mais aussi à faible indice de rendu des
couleurs. (Philippe Samyn, « Construire la lumière », dans Bulletin
de la Classe des Arts (2013), Académie royale de Belgique, 2014 (à
paraître)).