Page 68 - Ville verticale
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66 La ville verticale
Les réseaux « historiques », dans leur ordre
d’occurrence : égouts, distribution d’eau, de gaz,
d’électricité, téléphonie et maintenant data n’ont pu
s’intégrer progressivement que sous les voiries des
villes existantes. La pression du trafic a aussi conduit à
l’infrastructure souterraine pour les trains, les métros et
les tunnels routiers.
Nos villes traditionnelles supportent en effet mal
les réseaux aériens, qu’il s’agisse de l’électricité, de
téléphonie et de data 6, ou les viaducs pour trains,
métros ou trafic automobile, tout en étant résignées
face au trafic aérien et ses nuisances.
Ces réseaux enterrés, qui mobilisent des capitaux
défiant l’imagination 7, sont réalisés progressivement
grâce aux ressources des « États providence », à l’impôt
qui est prélevé, sans visibilité de flux financiers entre
le contributeur et le bénéficiaire tant cet équilibre
des comptes est difficile voire impossible à réaliser. Ils
aliènent une surface importante du territoire.
6 Ceci n’est pas une fatalité. Je me rappelle avoir admiré en 1992 les
réseaux aériens à Puebla au Mexique, ville coloniale classique s’il en
est.
7 Soucieux de la sécurité, le législateur européen resserre régulière-
ment les règles de construction, de fonctionnement et de mainte-
nance des réseaux enterrés, ce qui en augmente encore le coût.
Alors que l’avion effraie encore, nous sommes tellement habi-
tués à nos vieux tunnels ferroviaires et routiers que nous n’en
mesurons pas le danger d’usage. C’est ainsi que l’on se préoccupe
maintenant d’équiper ces nouveaux ouvrages enterrés de chemins
d’évacuation sécurisés, avec accès à l’air libre, ce qui rend leur dessin
beaucoup plus complexe et parfois impossible, et qui impose aussi
d’adapter de nombreux anciens tunnels.