Page 72 - Ville verticale
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70 La ville verticale

Les ordres de grandeur

La première observation concerne les ordres de gran-
deur et les proportions.

   La tour se voit de loin, mais se vit aussi de près, il est
donc nécessaire, à l’instar des grands bâtiments histo-
riques tels que le Taj Mahal, nos cathédrales gothiques
ou encore les grandes pagodes chinoises ou japonaises,
que son dessin soit signifiant tant à la grande distance
d’où elle peut être perçue que dans sa proximité immé-
diate où elle est « vécue ».

   Ceci renvoie à la succession des ordres de grandeur.
   Le champ visuel perceptible est limité à sept ordres
de grandeur, chacun subdivisé en sept sous-grandeurs,
comme redécouvert par van der Laan (voir note nº 23
du chapitre I), tout comme le champ auditif perceptible
est limité aux fréquences des sept octaves d’un piano
forte et que chaque octave est composée de sept
notes 3.
   Cette succession n’a rien d’artificiel. Elle découle de
l’art de construire, des caractéristiques physiques et
culturelles du lieu et de l’ergonomie.
   L’art de construire, l’attention aux modes et détails
de constructions engendrent naturellement une succes-
sion d’ordres de grandeur qu’il est plus aisé d’exprimer
que de cacher.
   La fenêtre, ouvrante, est à l’échelle du mètre.
L’arbre, le pan de façade d’un espace habitable, vertica-

3	 Le petit livre de Jacques Siroul, La musique du son, Bruxelles, L’Aca-
     démie en poche, 2013, explicite élégamment cette question.
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