Page 39 - Ville verticale
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Concilier l’habitat en hauteur et le soleil 37
Sous nos latitudes, le groupement de barres s’est
avéré inapproprié et leur construction fut abandonnée
dès la fin des années 60.
La construction élevée dans nos cités ne pourra
donc que prendre la forme d’une tour, (celle dont le
plan est compris entre un carré B × B et un rectangle
B × 2B), pour limiter la nuisance de leur ombre projetée
et des courants d’air à leur base. La règle L/H seule,
devient inopérante.
Ce n’est pas le cas sous les tropiques où la trajectoire
du soleil est dans un plan est-ouest s’écartant peu de la
verticale.
Alors que la règle L/H n’y était appliquée aux bâti-
ments bas que pour en assurer la ventilation naturelle
et les prospects, les immeubles de logements minces et
de grande hauteur, aux façades orientées est et ouest,
peuvent être disposés parallèlement les uns aux autres
de manière plus proche et s’intégrer dans une nature
luxuriante. Placés en quinconce, ils préservent vues
et ventilation. Le courant d’air y est agréable et on en
construit toujours 21.
21 Je me rappelle, à ce sujet, avoir porté un toast à Le Corbusier avec
Jackson C. S. Wong dans son bureau (Wong and Ouyang) de Hong
Kong en octobre 1992, regardant des photos aériennes de villes
nouvelles entières, qu’il réalisa en bâtiments très élevés et dont les
plans étaient en double croix de Lorraine. Je n’avais pas mesuré le
caractère précurseur de sa démarche.