Page 95 - Entre ombre et lumière
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L’ombre

pas en question la nécessité du casse-goutte, qui
prend la forme de seuils débordants, de bardage à
clins, de joints debout ou de rejets d’eau profilés.

   À partir des années 1950 apparaissent cepen-
dant des mastics souples et étanches (tels que
le PVC, l’acrylique, le polyuréthane, le polyes-
ter, le polysulfure ou le silicone, produit le plus
utilisé aujourd’hui). Ce mastic silicone adhère
aux éléments qu’il relie, et autorise la réalisation
de n’importe quelle forme monolithique lisse,
« libérant » ainsi l’architecture de la « contrainte »
du rejet d’eau.

   Mais cette « libération » n’est qu’apparente
car elle contient en elle-même la contrainte d’un
entretien et d’une maintenance alourdis. En effet,
la surface d’une façade constituée de plaques
uniformes et coplanaires est sujette à salissures
et dégradations de manière d’autant plus visible
qu’elle est grande, lisse et réfléchissante. Comme
tout se voit plus, poussière, coulées de pluie, voire
coulées de silicone, il faut nettoyer plus… 4

   En outre, produite par une industrie « lourde »
rarement à même de garantir un réapprovi-
sionnement à long ou à moyen terme, une telle
construction est fragile voire éphémère. Certes, des

    petits clous pour les châssis en bois et parclose pour les châssis
    métalliques (acier, aluminium, bronze, cuivre).
4	  La peinture sur un support continu ne présente pas cette

    faiblesse pour autant, lorsqu’elle est extérieure, qu’elle soit
    adéquatement protégée de la pluie ce qui implique toujours le
    trait d’ombre.

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