Page 100 - Entre ombre et lumière
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ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE, TRANSPARENCE ET REFLET
Chevilles, tenons et mortaises, clous, vis,
boulons ou rivets solidarisent les pièces raides en
bois, matériau synthétique ou en métal, superpo-
sées l’une sur l’autre par l’intermédiaire d’un plan
formant joint perméable. Une des pièces projette
toujours un trait d’ombre, dû à son épaisseur, sur
l’autre. Des pièces trop fines, les tôles en métal
en particulier, se déforment et conduisent à des
assemblages mécaniques indémontables (tels que
des rivets) et aussi disgracieux qu’éphémères 11,
aux ombres capillaires et irrégulières : c’est ici qu’il
convient de les brasser ou de les souder ensemble.
Le joint est d’une toute autre nature lorsqu’il
concerne deux composants fixés sur un troisième
généralement mince ou très mince : le « revête-
ment ».
Tout l’art consiste à rendre le joint imper-
ceptible, sans ombre, comme dans le cas de lés
de papier peint collés côte à côte sur un enduit
mural ou de dalles de marbre posées jointive-
ment sur un bain de mortier (au sol et au mur).
Le joint doit avoir quelques millimètres à
un centimètre dans le cas de carreaux en céra-
mique pour en négocier les dimensions moins
précises tant en plan qu’en épaisseur, l’ombre s’y
fait diffuse.
11 Il en va tout autrement de l’assemblage des tôles de voitures,
bateaux ou avions construits en atelier avec grande précision.
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