Page 94 - Entre ombre et lumière
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ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE, TRANSPARENCE ET REFLET
sous la forme de corniches, d’architraves ou de
larmiers. À une échelle plus réduite, les technolo-
gies antiques des matériaux n’autorisant, en gros,
que l’assemblage par empilement d’éléments
pierreux de taille réduite ou de pièces de bois,
le bon sens constructif impose à chaque élément
d’être décalé vers l’avant par rapport à celui qu’il
surmonte : c’est le principe du « casse-goutte »,
qui empêche l’eau de s’infiltrer dans le joint, où
elle détériorerait à coup sûr la construction.
Le débordement de toiture reste tout à fait
pertinent dans l’architecture contemporaine,
sans pour autant copier les formes du passé. Au
contraire, la réflexion peut être développée plus
avant : comme le débordement devient inopérant
pour des façades plus hautes que deux niveaux, il
s’indique de réaliser une protection complémen-
taire au moyen de bandeaux, continus ou non,
régulièrement répartis sur leur hauteur (cour-
sives d’entretien, terrasses, etc.).
L’avènement de matériaux étanches tels que
les tôles métalliques (cuivre, zinc, bronze, aciers
alliés, aluminium,…), les plaques en matériaux
de synthèse (PVC, polyester, butyle, EPDM,…)
et les grands volumes de verre 3 ne remettent
3 Les premières verrières sur charpente métallique donnent lieu
à l’invention au XIXe siècle du mastic « pur lin », mélange de
craie et d’huile de lin, dont l’usage s’étend vite à tout châssis
vitré, tant pour en assurer l’étanchéité que pour en améliorer
la rigidité. Le verre reste fixé mécaniquement par calage de
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