Page 49 - Tussen binnenstad en spoor - Leuven 2003

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Le concept d’un immeuble de bureaux allongé où
les espaces bureaux alternent avec un atrium inté-
rieur débouche sur une structure extrêmement
claire et offre une expérience volumétrique surpre-
nante. Ce bâtiment peut être considéré comme
une sorte de prototype qu’il va ensuite déve-
lopper dans d’autres projets. Bien qu’il soit d’une
échelle tout à fait différente, ce projet constitue
déjà une ébauche du projet envisagé.
Un complexe qui a fait une grande impression sur
le maître d’ouvrage est l’“ Espace Christian
Dotremont” situé sur le terrain industriel de
Nivelles-Nord (1998-2002). 6 Le site est
diamétralement opposé à l’option choisie ici, un
terrain d’entreprises le long d’une autoroute,
uniquement accessible en voiture. Ces complexes
de bureaux, qui sont souvent appelés “parcs
d’activités”, sont le fruit d’opérations spéculatives connaissance technique n’est pas exploitée pour
et présentent peu de qualités, que ce soit du
point de vue architectural ou sur le plan
urbanistique. Souvent, il s’agit de constructions
tapageuses, clinquantes, aux façades reluisantes,
qui offrent un spectacle post-moderne à la mode.
L’un des points de départ principaux de Samyn
consistait à créer un environnement qualitatif, où
la problématique des possibilités de parking ne
serait pas éludée. Au lieu d’emplacements de
parking souterrains coûteux et peu conviviaux, ou
d’une multiplication des parkings autour des
bâtiments, il a choisi de donner une place à la
voiture sous les bâtiments et en plein air. La
composition de l’ensemble adopte une forme
agglomérée et présente le caractère d’une petite
“colonie”. Le concept se distingue
fondamentalement des “parcs d’activités” connus
où des volumes autonomes, souvent identiques,
sont flanqués sur leur pourtour d’un peu de
verdure et d’une surface en dur faisant office de
zone de stationnement. Le choix d’une
construction basse et de l’effet architectonique ne
s’est pas fait uniquement en vue de l’intégration
dans le paysage. En matière de construction,
d’entretien et de gestion de l’énergie, ce concept
présente également des avantages. La réglemen-
tation considère deux niveaux de construction
comme un seul ensemble, ce qui réduit fortement
la complexité. De ce fait, les fenêtres en bois
peuvent accueillir un vitrage sur toute leur hauteur.
Cela renforce la relation visuelle entre l’intérieur et Philippe Samyn : “En sa qualité d’authentique
l’environnement vert. Le bâtiment est détaillé de
manière extrêmement fine, ce qui lui confère une
élégance inattendue. La notion de durabilité est
intégrée à plusieurs niveaux dans le projet. Celui-
ci montre clairement que l’ambition de Samyn
réside dans le développement de constructions
intelligentes grâce à l’exploitation optimale de
toutes les contraintes, même si, à première vue,
elles sont vécues comme des facteurs qui ont un
effet négatif sur la réalisation d’une architecture
de qualité.
Samyn décrit son travail comme la réalisation
d’une “haute technologie non visible” 7. La
produire des images spectaculaires. La grande
maîtrise est utilisée pour parvenir à la sobriété,
pour faire avancer l’architecture qui veut se distan-
cier de la violence des formes et qui sait, parallèle-
ment, intégrer avec respect le terrain à bâtir. Son
oeuvre récente se rapproche bien plus de l’ap-
proche architecturale actuellement adoptée en
Suisse, laquelle met l’accent sur l’art de construire,
sur une architecture recourant à la précision
ultime. Il entend délibérément se distancier d’une
vision Hi-Tech plutôt anglo-saxonne, où l’expressi-
vité est accentuée en explicitant la construction.
Son intérêt se porte avant tout sur la pureté et la
clarté de la forme. Cet intérêt trouve son expres-
sion dans la superbe caserne des pompiers de
Houten (Utrecht) aux Pays-Bas, dont la forme de
base est un cylindre parabolique. Le grand toit
transparent est une transposition contemporaine
du thème de la grange 8. La recherche perma-
nente de clarté et de transparence de Samyn
trouve son fondement dans la volonté de parvenir
à des “constructions ingénieuses” où sont reprises
quantités de facteurs. Construire est une activité
qui exige un grand savoir-faire de la part du
concepteur, allant de la phase de conception jus-
qu’au détail soigné de chaque élément. Pour
Samyn, un détail est bien plus qu’une question
technique; le détail doit exprimer le même esprit
de clarté et de précision que les points de base
du projet. Voici comment Geert Bekaert évoque
ingénieur, il continue à croire en l’archétype du
constructeur universel, dont tous les architectes
rêvent en secret, qui fait naître la forme de l’inven-
tivité de la construction et découvre la beauté
dans la rigueur des chiffres” 9.
__ SAMYN & LOUVAIN
Le large tracé des voies de chemin de fer cons-
titue une rupture difficile à surmonter dans un tissu
urbain. Il était déjà question d’une nouvelle liaison
piétonnière entre Kessel-Lo et Louvain lors du
développement des plans de la Maison de la
Province. Initialement, le pont piétonnier, un projet
de Samyn and Partners, devait aboutir sur la place,
devant la Maison de la Province. Pour le projet,
Samyn a retenu une structure de pont à haubans
avec de hauts pylônes et ce afin d’obtenir une
travée libre de 140 mètres. Tant les architectes de
la Maison de la Province que Samyn sont arrivés
au constat que les hauts pylônes se trouvaient
trop près de la Maison de la Province. Par ailleurs,
un autre problème se posait. L’emplacement initial
du pont piétonnier ne convenait pas du côté
Kessel-Lo, le point de chute se trouvait derrière les
constructions existantes. Finalement, la décision
fut prise de déplacer le pont en direction de la
gare. Pour rendre l’enjambement le plus fin et le
plus élégant possible, une structure tubulaire com-
posée de profilés d’une dimension maximale de
10 cm sur 10 cm fut retenue pour la partie horizon-
tale du pont, ce qui représente déjà en soi une
performance technique exceptionnelle. A la mi-99,
la SNCB a organisé un concours pour la couver-
ture des quais ainsi qu’un pont piétonnier entre la
gare et Kessel-Lo. Parmi les six propositions, le
jury a retenu le projet de Samyn & Partners 10.
Réalisation de la première phase : 2002/2003.