Page 48 - Tussen binnenstad en spoor - Leuven 2003

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profitera à l’ensemble du projet.
La création du tunnel et le réaménagement de la
Martelarenplein, le parking souterrain adjacent et
la liaison avec les voies ferrées ainsi que la réalisa- De Lijn sont les premiers résultats de ce projet
tion du bâtiment de la gare d’autobus pour De
Lijn sont le fruit d’un processus de longue haleine
entre de nombreux partenaires, sous la direction
du chef de projet du projet urbain et de Manuel de
Solà-Morales 3. Cet architecte de Barcelone a
acquis un renom international grâce à un certain
nombre d’opérations urbaines très complexes,
parmi lesquelles figure la restructuration du
“ Passeig del Moll de la Fusta“ à Barcelone (1983-
87). L’approche de Solà-Morales à l’égard des don-
nées urbanistiques compliquées a été louée sur le
plan international, une stratégie de projet où prime
toujours la faisabilité concrète. Il était la personne
idéale pour donner corps à ce projet compliqué.
La construction du tunnel s’est faite en collabora-
tion avec le bureau d’étude S.W.K. Le bâtiment de
De Lijn est né de la collaboration avec l’Atelier 33.
Les travaux de réalisation du tunnel entre le
Tiensevest et le Diestsevest ont débuté en 1998.
Le projet comprenait un parking urbain de 388
places, un garage parking composé de deux
niveaux. Il ne s’agit pas d’un parking souterrain tra-
ditionnel, d’une “boîte noire” au caractère ano-
nyme. Au contraire, ce parking a été conçu avec
une précision extrême pour parvenir à un résultat
final qualitatif. Les concepteurs ont accordé beau-
coup d’importance à laisser pénétrer la lumière du
jour dans le parking et à doser judicieusement l’é-
clairage artificiel. Il devait s’agir en premier lieu
d’un endroit public de qualité, agréable à par-
courir. Ce parking offre une qualité spatiale saisis-
sante et constitue de loin le plus beau parking qui
ait été construit en Belgique ces dernières années.
En raison de la situation de l’entrée du parking
dans le tunnel au niveau –2 et de la différence de
hauteur (environ huit mètres) entre la gare et la
Maison de la Province, la longueur de l’entrée du
tunnel côté Tiensevest est importante et le boule-
vard est définitivement scindé en deux chaussées,
une rupture dans le tissu urbain.
A Louvain, les autorités ont donné l’exemple. Le
tunnel, le parking, l’aménagement de la place, la
gare des bus et les bureaux adjacents occupés par
urbain ambitieux. D’autres interventions de grande
envergure seront réalisées ou verront bientôt le
jour : la nouvelle Maison de la Province du Brabant
Flamand et le nouveau Centre Administratif
Flamand (VAC). Ces projets sont les deux pôles
d’extrémité du développement actuel autour de la
gare, côté Louvain.
La jeune province du Brabant Flamand, avec
Louvain comme chef-lieu, a opté pour un emplace-
ment sur le Tiensevest. En 1998, un concours inter-
national a été organisé et remporté par l’architecte est prioritaire. Le donneur d'ordre a placé la barre
portugais Gonçalo Byrne en collaboration avec le
groupe WIT et l’ingénieur Dirk Jaspaert. Dans le
projet urbain et le PPA, la volumétrie était fixe :
une tour étagée en guise de délimitation visuelle
au sud de la zone de développement. Le projet se
caractérise par une composition claire, une masse
structurelle verticale et horizontale. Le complexe
sera mis en service au printemps 2003.
La Communauté flamande a pris la décision impor-
tante d’implanter le VAC, comme à Hasselt, près
de la gare. En 2000, un concours a été organisé et,
en octobre 2002, le bureau Zenghelis & Gigantes a
été élu lauréat. Ce bâtiment situé du côté nord se
caractérise également par un volume de tour verti-
cale; il forme ainsi une relation visuelle avec la
Maison de la Province. Il était évident que des
entreprises privées importantes voudraient suivre
l’exemple des autorités; cette évolution a même
été encouragée au niveau politique par la
Communauté Flamande. Raccorder directement
une nouvelle construction au réseau de transport
public constitue la réponse à la problématique de
la mobilité.
__ LE CHOIX DE L’ARCHITECTE
Souvent, on oublie que les bâtiments intéressants
ne pourraient pas exister sans la présence de don-
neurs d’ordre ambitieux. Dans ce contexte, la
notion de “maître d'ouvrage” semble mieux
convenir, car bâtir un patrimoine, c’est bien plus
que d’attribuer un contrat : il y a la passion de faire
naître quelque chose de particulier qui va bien au-
delà de la simple production de bâtiments comme
opération d'investissement. L'ambition du maître
d'ouvrage ne réside pas seulement dans la cons-
truction d'un bâtiment esthétique, ce dernier doit
aussi être l’exemple d'une approche écologique et
sobre en énergie. Une réalisation où la durabilité
très haut et s'est mis en quête d'un architecte qui
pourrait donner une réponse correcte à une liste
complexe d'exigences, qui pourrait susciter un
renouvellement en matière d'immeubles de
bureaux et qui possède également l'équipe
capable d'accompagner un projet d'une telle
envergure.
Après une série de consultations, il a opté pour le
bureau Samyn and Partners et ce, en association
momentanée avec ARCHI+I. Philippe Samyn a
réalisé une oeuvre passionnante ces dernières
années et son oeuvre a été louée et publiée à l’é-
chelle internationale. 4 C’est surtout en matière
d’immeubles de bureaux que Samyn s’est dis-
tingué par certaines constructions exceptionnelles.
Dans les années 80, son attention se portait déjà
sur le développement de bâtiments avec une
double structure de façade : le concept de la
double enveloppe, qui ouvre des possibilités tant
d’un point de vue architectural qu’en matière d’é-
conomie d’énergie, l’introduction de la double
enveloppe comme solution écologique. Samyn a
réalisé le premier bâtiment en Belgique qui adop-
tait ce principe, le complexe de bureaux
Brussimmo au Quartier Léopold de Bruxelles
(1989-1993) 5. Il a ensuite approfondi le concept de
la double enveloppe en réalisant l’immeuble de
bureaux Dupuis à Marcinelle (1993-1995).