Page 52 - Tussen binnenstad en spoor - Leuven 2003

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manifestaient aucun intérêt envers cet emplace-
ment, notamment en raison des proportions pré-
établies dans le PPA, plus particulièrement en
matière de logement. Il y avait un risque bien réel
que cet endroit reste un espace vide pendant de
nombreuses années. Restait à savoir si le pro-
gramme défini pour ce site, qui prévoyait 8.000 m_
de bureaux, n’a pas fait l’objet d’une sous-évalua-
tion. Cette proportion de bureaux pouvait sans
doute être considérée comme réaliste au milieu
des années nonante, au moment où l'on dévelop-
pait le grand site Philips dans une ville de province Au cours du processus de conception, des adapta-
telle que Louvain. Mais en raison du grand intérêt
que les autorités ont elles-mêmes suscité pour
l'environnement de la gare, il était possible de
prévoir que l'on devrait envisager un plus grand
taux d'occupation pour un emplacement phare tel
que celui-là. Si l’on effectue une comparaison avec
la situation aux Pays-Bas et, par exemple, les
abords de la gare de la ville provinciale d'Arnhem,
une offre de 8.000 m2 de bureaux destinés au sec-
teur privé est bien trop maigre pour attirer les
grands investisseurs. Le principal reproche qui ait
été formulé à l'égard du projet concernait l’aug-
mentation de la surface réservée aux bureaux et
l'élimination de la fonction de logement dans
cette zone. Du point de vue des défenseurs du
projet urbain, une telle modification serait perçue
comme un retour aux anciennes conceptions urba-
nistiques, bien trop axées sur des points de vue
pragmatiques.
__ UNE ANNÉE DE CONCEPTION INTENSIVE
La phase entre les premières ébauches début
2002 et le projet définitif, présenté en juin 2003,
fut une période très intense pour l’équipe de
conception. Dans ce contexte, l’approche multi-
disciplinaire du concept s’est avérée essentielle;
le développement permanent du projet s’est fait
dans le respect permanent de son principe de
base : “People – Planet – Profit”. Samyn évoque
ce concept de “PPP” comme la recherche d’un
équilibre entre les trois paramètres principaux du
processus : les aspects humain, écologique et
financier. Les différents aspects de la construction
durable y ont été intégrés : durabilité fonction-
nelle, utilisation minimale et écologiquement
responsable des matériaux, utilisation rationnelle
de l’energie, facilité d’entretien et consommation
d’eau rationnelle. Pour ce qui a spécifiquement
trait aux aspects énergétiques, un article spéciale- cours de laquelle la largeur de travée, les dis-
ment dédié au sujet, par l’ingénieur architecte
Filip Descamps, du bureau d’ingénieurs en phy-
sique du bâtiment Daidalos de Louvain, fournit
davantage d’explications.
tions importantes ont été apportées. Le bâtiment
est devenu moins long, une travée a été aban-
donnée, de sorte que la distance par rapport à la
Maison de la Province s’est agrandie. Le volume
de construction total a été rabaissé en enterrant
plus profondément le volume dans le terrain.
Cette évolution a permis de réaliser une meilleure
connexion du côté du Tiensevest, par contre l’é-
tage inférieur du parking reçoit moins de lumière
du jour, ce qui constitue une concession en
matière d’économie d’énergie. On a également
opté pour une liaison entre le parking, d’une
capacité de 690 voitures, et le parking de la nou-
velle Maison de la Province. Au lieu d’une enve-
loppe de façade entièrement vitrée, l’on a
finalement opté pour une texture de façade en
bois pour les onze volumes de bâtiment. La verti-
calité de la composition des façades, que Samyn
veut reprendre comme partie essentielle de la tra-
dition architecturale, a également été renforcée.
Contrairement à Byrne dans la Maison de la
Province, Samyn n’opte pas pour des fenêtres de
type horizontal, modernistes. En accentuant la ver-
ticalité, il entend traduire dans l’architecture
contemporaine une tradition architecturale vieille
de plusieurs siècles. Pour Samyn, ce choix s’im-
pose pour cette ville qui abrite une véritable icône tion, sans toutefois les disposer de manière isolée.
de la verticalité, à savoir son hôtel de ville.
L’architecte entend avant tout ne pas opposer le
nouveau et l’ancien, mais envisager l’architecture
comme une donnée de continuité.
Les toitures en forte pente de l’avant-projet ont
été remplacées par une structure de toit moins
voyante. Par ailleurs, la manière dont le poste d’ai-
guillage existant a été intégré dans l’ensemble a
changé profondément. Un aspect particulièrement
passionnant de la phase de conception consiste
en la recherche de la structure la plus efficace, au
tances entre les colonnes et leurs sections sont
sans cesse remises en question, afin d’aboutir à
des proportions équilibrées. L’optimisation de la
structure est un fil rouge dans la quête de Samyn
visant à donner au bâtiment un caractère clair et
transparent et à ne pas hypothéquer l’usage futur.
__ LE POSITIONNEMENT D’UN BÂTIMENT
Un concepteur doit toujours se baser sur la spécifi-
cité de l’environnement. Toute la question est de
savoir comment implanter un bâtiment sur un site;
comment des contraintes à première vue très
strictes peuvent être envisagées non comme un
handicap, mais comme des composantes qui enri-
chissent le projet. Des choix doivent être opérés
pour que le projet s’impose quasiment comme
une évidence dans la manière d’aborder le terrain
à bâtir proposé.
Quiconque survole la proposition de Samyn and
Partners sera tenté de dire que ce projet est une
solution purement architecturale, qui tient peu
compte des conditions urbanistiques. Mais après
analyse du projet, on arrive au constat que Samyn
a sérieusement pris en compte toute une palette
de facteurs imposés par le site afin de positionner
adéquatement son bâtiment sur cette étroite
bande de terrain. A l’opposé d’une proposition
faite par un promoteur en 1995, Samyn respecte
la configuration de base telle qu’indiquée dans la
proposition du projet urbain. Il élabore une
variante sur la succession de volumes de construc-
Il entend accentuer sans équivoque la limite entre
les voies de chemin de fer et le terrain à bâtir.
Il s’agit d’un enchaînement de onze travées iden-
tiques, qui présentera une très grande transpa-
rence grâce au recours à des atriums entre les
volumes de bureaux. Samyn opte pour une répéti-
tion stricte, ce qui confère à l’ensemble une neu-