511-Namur Law Courts

• Aménagement des abords.
• Architecture.
• Ingénierie en stabilité.
• Ingénierie des techniques spéciales.
• Gestion du projet.
• Gestion de qualité.
• Economie du projet

Implantation et intégration dans le contexte urbanistique.
L’îlot contenant le site est bordé par quatre axes majeurs de circulation de Namur (à partir du Nord dans le sens des aiguilles d’une montre : boulevard Cauchy, rue des Bourgeois, rue du 1er Lancier, rue Général Michel).

Les trois bâtiments du ministère des finances confèrent une identité très forte au lieu, en contraste important avec l’organicité du tracé et des bâtiments de la Cité.

Le projet de plan urbanistique, dressé avant l’affectation d’une partie de l’îlot au palais de justice, vise, avec bon sens, à recoudre le tissu urbain en mettant à profit les quelques bâtiments en briques subsistants.

L’importance du programme conduit à proposer une légère adaptation du plan d’urbanisme sans perdre en densité de construction.

Il est proposé de regrouper les constructions complémentaires au ministère des finances et au palais de justice dans un ensemble ouvert en forme de « 6 » incluant le Musée Africain et respectant l’alignement de la rue des Bourgeois, au Sud, et de la rue du 1er Lancier, à l’Ouest. Mais, contrairement au plan originel, le front bâti proposé se retourne à bonne distance de la rue Général Michel, de manière à dégager une grande place-jardin trapézoïdale en parfaite continuité avec l’esplanade existante du ministère de la justice, dont le tapis de sol en pierre est prolongé sur tout l’îlot.

Ce vaste espace ouvert est nécessaire à la « respiration » de l’ensemble des constructions.
Quatre grands cercles engazonnés, à l’Ouest du palais de justice, complétés par un petit cercle au Nord tous plantés de bouquets d’arbres à hautes tiges au Nord, lui confèrent un statut de parc public.

Des rangées d’arbres sont également proposées au droit des colonnes du parking en sous-sol du ministère des finances pour accentuer la linéarité de sa composition.

Au Nord du site, une rangée d’arbres plantée dans le trottoir Nord de la rue Général Michel préserve l’intimité des maisons et complète la composition végétale.

La situation actuelle de la trémie d’accès au parking souterrain du ministère des finances hypothèque sérieusement le bon aménagement des lieux en introduisant un trafic parasite au cœur de l’îlot.

C’est pour cela qu’il est proposé de déplacer la trémie au Sud du site, vers la rue des Bourgeois, de manière à conférer une fonction principalement piétonne à l’ensemble des abords.

Compte tenu de son caractère particulier, la passerelle qui enjambe le boulevard Cauchy doit garder son autonomie visuelle.

Au cœur de cet l’îlot calme et aéré, le palais de justice se déploie dans un grand bâtiment composé d’anneaux cylindriques concentriques. Il se complète par un autre édicule comprenant le parking public et couvrant la rampe d’accès au parking du personnel, la zone des fourgons des détenus et celles de livraisons.

Parti architectural.
Il est ici question d’affirmer une Justice neutre, indépendante et au-dessus de tout soupçon. La bâtisse est donc, a priori, grande et sans échelle, car elle doit s’affirmer comme un absolu.

L’enjeu architectural est donc de concilier la grandeur et la noblesse de l’institution avec l’échelle humaine et celle de la ville.

Le cylindre semble s’imposer de lui-même, tant par sa valeur symbolique que par la fluidité de sa forme qui en réduit la masse visuelle.

Le bâtiment se compose d’un cylindre annulaire central de sept niveaux comprenant l’ensemble des fonctions hors-sol à l’exclusion des salles d’audience.

Ces dernières, au nombre de 14, affectent la forme de cylindres de plan circulaire ou ovale.
Elles sont posées sur pilotis en périphérie, entourées d’un double anneau cylindrique extérieur en verre clair, équipé de stores sur la face intérieure du verre extérieur, formant la salle des pas perdus.

La salle d’Assises, la plus grande et la plus grave, ressort légèrement du cylindre régulier et couvre l’entrée principale du palais. Elle est située à l’Ouest du bâtiment, pratiquement dans l’axe de la rue Dewez.

Un jardin circulaire agrémenté d’un bel arbre solitaire agrémente la cour intérieure du bâtiment.

L’enveloppe extérieure est en verre transparent sur châssis en bois blond. Elle est équipée de stores en tissus de fibre de verre de couleur blanche présentant une bonne opacité au soleil de l’extérieur, mais une bonne transparence pour la vue de l’intérieur vers l’extérieur.

Le ballet des stores qui s’abaissent et se relèvent zone par zone selon les heures du jour et l’ensoleillement rythme le temps et les saisons, tout en garantissant le confort intérieur et la bonne gestion énergétique.

Les salles d’audience sont ainsi tantôt voilées, tantôt exposées au regard. Leur parure est en brique de ton carmin, si caractéristique des constructions de Namur. Elles reposent sur une ou deux colonnes cylindriques massives, comme illustré sur les perspectives (les plans illustrent une variante moins coûteuse où les salles reposent sur des ensembles de 6 fines colonnes en acier protégé contre le feu).
Situées au deuxième étage, les salles sont accessibles au public depuis la salle des pas perdus, par ensemble de deux salles.

Des paires d’escaliers y mènent, monumentaux dans leur développé mais de construction modeste avec leurs marches en bois, accompagnés par des ascenseurs vitrés à usage des personnes à mobilité réduite.

Les 7 paliers desservant les 14 salles forment autant de balcons sur l’espace public.

Les espaces que les salles couvrent au rez-de-chaussée forment la frange extérieure de la salle des pas perdus. D’une hauteur libre de 5,40 m, entourés d’une enveloppe de verre et de châssis semi-cylindrique donnant vers l’extérieur, ils servent de salles d’attente et de concertation.

Les vitrines qui se forment dans l’interstice entre ces espaces et l’enveloppe extérieure sont autant de lieux d’exposition, de communication et de pédagogie, si vivement souhaitée par la justice.

L’espace de circulation de la salle des pas perdus, dégagé de tout obstacle, suffisamment large et fluide pour y autoriser le passage de véhicules de sécurité en cas de crise, est bordée par les comptoirs des différents greffes, qui sont ainsi clairement, aisément et directement accessibles.

Les sanitaires publics sont facilement mais discrètement accessibles au niveau -1.

Le tribunal de la Jeunesse est accessible directement à partir de la rue Général Michel sans devoir traverser la salle des pas perdus.

Le bâtiment central contient l’ensemble des locaux requérant lumière du jour et proximité fonctionnelle. Un anneau en zone centrale contient les circulations verticales, les zones sanitaires et les locaux de services.

La façade donnant sur la salle des pas perdus est en menuiserie de bois vitrée du sol au plafond, afin de bénéficier au maximum de l’éclairage naturel de second jour. Les locaux y attenant sont sprinklés.

Les façades extérieures sont revêtues de zinc et les châssis vitrés organisés selon un rythme vertical dense. La largeur des fentes, équipées d’étagères à lumière et de stores extérieurs, est variable : plus large au Nord, plus étroite au Sud, de manière à bénéficier de la lumière naturelle en juste proportion.

Les sous-sols sont réservés aux archives, parking, livraison, locaux pour détenus et locaux technique.

Les flux intérieurs
De la salle des pas perdus, les visiteurs accèdent directement aussi bien aux quatorze salles d’audience du deuxième étage qu’à l’ensemble des comptoirs des greffes, de plain-pied.

Les magistrats et le personnel bénéficient d’un accès protégé jusqu’aux salles d’audience, soit à partir de leur entrée piétonne, à travers la salle des pas perdus vers les quatre noyaux de circulation verticale, soit à partir de leur parking réservé au niveau -2 donnant accès aux noyaux de circulation verticale. Juges et procureurs peuvent accéder aux salles par des côtés opposés.

Toutes ces circulations sont rigoureusement isolées de celles des visiteurs et avocats. Ces derniers, comme la Régie des Bâtiments et le concierge, disposent d’un accès séparé vers leurs locaux aux 5ème et 6ème étages par l’intermédiaire des ascenseurs programmables.

Les détenus sont acheminés au niveau -2, des sas sécurisés pour fourgons vers la zone des cellules.

De là, un cheminement direct et isolé les conduit au niveau +1 dans une zone tampon, d’où ils sont menés aux salles d’audience par 5 escaliers, ainsi qu’au niveau +3 aux différents parquets.
Un accès séparé est également prévu pour les livraisons.

Document E41_01/511 -Fr Édition du 2008-01-24