641 – LA FONDATION « DE LAENDER – ROGGE »

Sint-Laureins, Flandre orientale, Belgique

Superficie du terrain : 13 000 m²
Partie résidentielle niv. 0 + niv. +1 : 395 m²
Fonction de bureau niv. 0 : 100 m²
Zone de circulation niv. 0 + niv. +1 : 65 m²

2019- ; (01/641)

Services effectués:

Architecture

  • Architecture d’intérieur
  • Architecture paysagère
  • Concepts énergétiques et environnementaux
  • Stabilité
  • Gestion de la construction
  • Techniques spéciales
  • Gestion de projet
  • Gestion du budget
Description:

Le site

Un magnifique cadre rural dans le paysage régional du Meetjesland, au nord-ouest de la Flandre orientale, à un jet de pierre du cœur du village de Sint-Laureins, donne naissance au désir d’écrire une page de l’histoire de la commune de Sint-Laureins. Le site se trouve sur un vaste terrain, dont la profondeur et la largeur sont respectivement de 130 et 100 mètres et qui abrite les vestiges de granges et d’une ancienne ferme, dont certains datent d’avant 1830. Le souhait du maître d’ouvrage est clairement de traiter ces bâtiments avec précaution pour les remettre à l’honneur tout en leur octroyant une affectation dynamique et organique.

Les intentions

Les bâtiments existants seront livrés à l’état de gros-œuvre afin qu’ils puissent faire partie de la fondation « De Laender  – Rogge », à l’exemple de la célèbre fondation « Veranneman » située à Kruishoutem. Un autre exemple est à retrouver en dehors de nos frontières, sur la « Isola Comacina ». Cette île est située en Italie sur le lac de Côme. La Communauté flamande fait partie de l’association qui gère l’île et la fondation « Fondazione Comacina ». Une résidence sur la Isola Comacina est réservée aux artistes pratiquant l’une des disciplines qui s’inscrivent dans le cadre du Décret sur les arts tels que la musique, la danse, les arts plastiques, les arts scéniques, le théâtre musical, etc. À l’instar de la fondation « De Laender – Rogge », cette île ne se prête pas à des créations de groupe, elle est plutôt adaptée aux artistes individuels. Ce petit coin de paradis vert constituera un vent de fraîcheur pour les jeunes artistes défavorisés qui pourront profiter des installations proposées par le maître d’ouvrage. Ils auront également la possibilité d’exploiter pour leur travail l’environnement qui les entoure. À l’heure actuelle, le monde de l’art est friand de sujets liés à la nature et à la biodiversité, arbres, fleurs, plantes, petits animaux, insectes, microorganismes indigènes et la fondation « De Laender – Rogge » peut et veut en proposer. La mise en place d’un lieu culturel de la sorte constitue également un enrichissement pour l’ensemble de la région. En effet, les riverains et les villageois auront l’occasion de participer aux différents vernissages et expositions qui seront organisés. La convergence et l’échange d’idées, de personnalités et de visions contribuent à subordonner l’intérêt individuel à l’intérêt commun. Il est toutefois nécessaire de bien clarifier la situation : l’objectif de la fondation n’est pas de voir débarquer des dizaines de visiteurs intéressés chaque jour ni d’être source de nuisances. La famille à la base du projet souhaite mener un travail culturel de qualité en toute sérénité, et ce, au moyen d’un dialogue ouvert avec la commune et les riverains.

Les créateurs de la fondation, M. Johan De Laender (1962-08-08), Mme Evelyne Rogge (1973-06-27) et leur fils Orphée (2009-07-20) ont l’ambition de donner une chance aux jeunes artistes. Ils sont actifs dans le monde entier sur le plan professionnel et sont dès lors devenus au fil des années de véritables citoyens du monde. À la faveur de la connaissance et des expériences récoltées aux quatre coins du monde, ils ont développé une sensibilité accrue à la question de la durabilité et de l’impact de l’homme sur l’environnement. C’est l’une des raisons pour lesquelles le maître d’ouvrage cherche passionnément à rendre le domaine autosuffisant, notamment du point de vue de l’approvisionnement en énergie et du traitement des eaux usées, le tout en harmonie avec les différentes fonctions exercées. De plus, leur respect, leur admiration ainsi que leur étonnement envers l’environnement sont tout à leur honneur. Dans cet esprit, les fossés existants seront restaurés et la végétation dense du côté de la rue, qui constitue un habitat spécifique pour l’étourneau sansonnet (espèce protégée en Europe), sera préservée. En résumé, l’ensemble de l’aménagement du site, avec ses bâtiments de grande valeur, fait pleinement partie du patrimoine communal.

En ce qui concerne la maison unifamiliale située au centre, l’intention est d’ajouter un bâtiment sans détruire les constructions de valeur déjà en place, mais en les laissant s’étendre les uns vers les autres. Ceux-ci sont actuellement éparpillés sur le terrain et ne forment pas un ensemble uni. En outre, l’une des volontés les plus importantes pour le nouveau volume est de le rendre entièrement démontable. Le souhait du maître d’ouvrage va encore plus loin, car le nouvel édifice sera aussi complètement recyclable. L’intention architecturale est notamment d’intégrer le mieux possible le nouveau volume, pas uniquement dans son cadre paysager, mais également dans le contexte rural et local. Selon le plan régional, le terrain se situe en zone agricole, mais le plan de structure communal répertorie le domaine en question en zone constructible. Par conséquent, le maître d’ouvrage et l’architecte doivent considérer avec respect la situation actuelle, tout comme la vision d’avenir du maître d’ouvrage. Les capacités visuelle et écologique du site doivent être préservées et y occuper une place centrale, ce qui est une évidence dans le processus de conception de Philippe SAMYN and PARTNERS.

La demande

De toute évidence, cette demande n’est pas habituelle et celle-ci va à l’encontre de la réglementation constructive générale actuellement en vigueur. L’ensemble du projet est toutefois considéré comme une conséquence logique du respect pour la situation actuelle et comme une vision équilibrée pour l’avenir. Si la législation devait être suivie à la lettre, l’habitat des espèces protégées d’oiseaux devrait être détruit. L’ancienne habitation serait également vouée à la destruction si l’objectif était de construire une maison unifamiliale qui réponde aux normes actuelles. Nous pouvons affirmer que la législation actuelle met en péril le projet artistique lié à la fondation « De Laender – Rogge » ainsi que l’épanouissement et la poursuite du développement de l’espace rural. La création d’une diversité d’activités en dehors des villes représente un immense bol d’air frais pour les citadins, qui en avaient déjà exprimé le besoin 50 ans plus tôt. À cette époque, la conséquence bien connue avait été la construction de nombreuses habitations dans la campagne.

En résumé, nous pouvons affirmer que la demande à l’origine du projet comprend deux facettes. D’une part, le projet comprend la restauration des précieux bâtiments existants ainsi que leur transformation en espaces livrés à l’état de gros-œuvre qui pourront ensuite être utilisés comme ateliers artistiques et espaces d’exposition. D’autre part, la préservation et l’expansion du biotope actuel occupent également une place centrale dans ce projet. La nature et les activités organiques proposées constituent un véritable catalyseur pour le développement de l’art contemporain.

De plus, la volonté du projet est de mettre en place un bâtiment doux et entièrement écologique conçu pour  pouvoir y vivre, dormir, rêver, penser et travailler. La concentration de bâtiments sur le terrain devra former un ensemble homogène.

L’ouverture sur le magnifique paysage agricole de la commune de Sint-Laureins, la convergence des différents bâtiments isolés qui ont été rénovés et la revitalisation du terrain en friche ne confèrent pas uniquement à la famille résidente une sensation de bonheur, mais sont également très favorables à l’environnement. La vision du maître d’ouvrage peut s’ériger en catalyseur pour l’ensemble du voisinage ou même plus loin.

Rendus
Plans
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