160-CHEMICAL RESEARCH CENTRE SHELL

• Aménagement des abords.
• Architecture.
• Aménagements intérieure.
• Ingénierie Structure.
• Gestion du Projet (avec SOG).
• Gestion du Chantier (avec SOG).
• Economie.

Introduction

ROYAL DUTCH / SHELL décide fin 1985 de construire un nouveau centre de recherches appliquées dans le domaine de la chimie des polymères et résines.

Un terrain immédiatement disponible et d’une surface suffisante pour permettre ultérieurement d’importantes extensions devait préalablement être sélectionné.

Le site de Louvain-la-Neuve s’est avéré le plus opportun après une étude détaillée de différents sites en Europe.

La vocation européenne de la Belgique, le dynamisme des autorités régionales et communales, l’intérêt des autorités académiques et administratives de l’Université Catholique de Louvain ont encouragé le Groupe SHELL à approfondir l’étude de faisabilité de cette implantation précise.

La proximité de l’université qui effectue avec dynamisme des programmes de recherches dans des domaines analogues permet aussi de fertiliser les ressources matérielles et intellectuelles réciproques.

Bien que l’activité de ce centre de recherches puisse être considérée comme industrielle, SHELL souhaitait également s’implanter dans un site bucolique et harmonieux, favorisant une recherche profonde et équilibrée.

Elle a le sentiment que cette recherche appliquée, totalement orientée vers les industries de pointe, ne pouvait se concevoir sans un contrepoint “poétique”, sans ce rapport ambigu et permanent entre l’industrie et la nature.

Bref, un site paisible, serein et beau, proche d’un pôle de culture, est effectivement ce que SHELL recherchait.

On comprendra donc, tous autres critères restant égaux, combien elle fut sensible à l’attention que Louvain-la-Neuve portait à son projet en lui proposant le site extraordinaire situé entre la Nationale 4 et l’autoroute Bruxelles-Namur, aux portes de la ville.

Programme

Le centre de recherches comprend 3 principaux types de locaux : des laboratoires, des bureaux, et des vastes halls d’essais.

Ils sont articulés autour d’un bâtiment central comprenant l’accueil, les locaux administratifs, les zones de tests, le centre de documentation, le centre informatique, les salles de réunion et la cafétéria;

La position centrale du centre de documentation, au coeur du projet et à la croisée de tous les chemins, était un impératif fondamental du programme, les responsables du projet considèrent en effet que l’objet de la recherche appliquée consiste à apporter une valeur ajoutée aux informations existantes. C’est donc au centre de documentation que les chercheurs iront puiser la matière première intellectuelle avec laquelle ils travailleront et c’est également là qu’ils y consigneront le résultat de leurs efforts.

De nombreux espaces servants entourent ces locaux tels que :

• les zones de service propres à chaque groupe de

laboratoires comprenant les zones de rangement et de locaux techniques;

• les zones de production et de distribution de

l’énergie;

• les canaux de distribution d’énergie qui représentent dans le cas présent un volume bâti de grande importance.

Au delà de ses objectifs généraux, le programme d’un centre de recherches ne peut être trop précis puisqu’il n’est possible, au moment de son élaboration, que de connaître les travaux qui y seront menés à court terme; tout le monde nourrit l’espoir d’y voir développer des recherches dont la nature et les exigences fonctionnelles sont inconnues au moment où l’on mène les réflexions sur sa création.

La taille de ce type de bâtiment est pour les mêmes raisons fort difficilement programmable puisque son extension dépend essentiellement du succès économique résultant des découvertes qui y sont faites.

Le seul fait cependant de l’envisager est une profession de foi dans l’avenir et impose la planification d’importantes extensions ultérieures.

Le programme se résume donc en deux préoccupations essentielles :

1. La nécessité de concevoir un bâtiment permettant de satisfaire les performances techniques à court et à moyen terme inconnues au jour où le projet est conçu;
2. La nécessité de permettre u ne croissance très importante (la multiplication par 4 de la première phase) du projet de manière à éviter toute congestion ultérieure.

Le site

Le site est bordé au Nord par une hêtraie (partie du bois de Lauzelle), à l’Est par l’autoroute Bruxelles-Namur, au Sud par une route secondaire desservant uniquement une série de champs situés à l’Est de l’autoroute, et à l’Ouest par la Nationale 4.

Il représente une surface de l’ordre de 25 hectares.

Le relief général du site est caractérisé par trois éléments :

• au Nord : une charmante vallée dont là déclivité maximum est de 20 m;
• en son centre : une crête à angle droit avec l’autoroute sur la demi-largeur Est du terrain, et à 45° par rapport à là Nationale 4 sur la demi-largeur Ouest;
• au Sud-Est : une vaste cuvette en pente douce présentant une déclivité moyenne de 12 m.

La vallée au Nord est utilisée et restera utilisée comme pâturage; des champs de blé et d’orge couvraient les zones centrale et Sud.

L’autoroute Bruxelles-Namur est encore bordée de quelques très beaux vieux arbres mais réalise, tout comme la hêtraie au Nord du terrain, une barrière visuelle très importante du site.

Les limites Ouest et Sud ne sont par contre perceptibles que par le tracé de la route Nationale 4 et de la voirie secondaire.

Parti ARCHITECTURAL

Implantation générale

L’ensemble des bâtiments s’articule autours d’un axe qui est la bissectrice de l’angle formé par la crête naturelle du terrain.

Du centre de la composition, occupé par le bâtiment des services généraux, se développent à l’Est et au Sud-Ouest deux ailes comprenant les laboratoires, bureaux et halls d’essais.

Une allée bordée d’arbres et en courbe douce relie cet axe principal à la route secondaire vers la Nationale 4; cette route monte doucement de 7 m sur une distance de 180 m dès sa rencontre avec l’axe jusqu’à l’entrée piétonne du bâtiment central.

Les laboratoires sont regroupés en grandes unités de 27 m de longueur sur 10 m de large dont les fenêtres sont orientées vers la vallée et la hêtraie; ils sont reliés au bâtiment central par une “rue” intérieure. Cette rue est ponctuée sur sa face Sud par les petites ailes transversales de bureaux entre chaque unité de laboratoires ainsi que par les petits jardins patios séparant chaque aile de bureaux.

Les couloirs transversaux et secondaires reliant les bureaux à la rue se prolongent par des passerelles vitrées enjambant la route technique jusque dans les grands halls d’essais.

Les laboratoires et bureaux sont situés 4 m 80 plus haut que les planchers des halls d’essais et la route technique.

La route technique permet l’accès de poids lourds desservant, entre autres, les halls d’essais et les locaux techniques en sous-sol des bureaux et des laboratoires.

Cette route forme une grande boucle qui longe les faces Sud des bureaux et des jardins patios entre bureaux, bute en ses extrémités, d’une part, sur les locaux de production et de régulation d’énergie situés du côté de la Nationale 4 et, d’autre part, sur des halls d’essais spécifiques, pour finalement revenir parallèlement à elle-même en longeant la face Sud de la zone réservée aux grands halls d’essais.

Un tunnel de 5 m x 5 m de section, réservé à la distribution des fluides et énergies et s’étendant sur une longueur de près de 400 m sous la branche Nord de la route technique, relie les locaux de production et de distribution d’énergie à l’ensemble des laboratoires et autres locaux techniques.

Dès le début des esquisses d’avant-projet, une attention toute particulière a été portée à l’implantation des nombreuses cheminées et conduites débouchant à l’air libre.

Un protocole général de distribution a été mis au point avec le Maître de l’Ouvrage et a fortement influencé la composition générale des façades.

Compte tenu de la nature du site, il était naturel de réaliser les façades en brique, volontairement traitées de manière simple, presque austère, puisqu’elles ne sont ponctuées que par quelques éléments constructifs en béton clair et par des châssis principalement en bois.

Seul l’habillage des locaux techniques au-dessus des laboratoires, contenant de vastes groupes de ventilateurs, est revêtu de tôle laquée beige clair.

Toutes les conduites de prise d’air extérieur sont en acier peint en rose gris; les cheminées de refoulement sont, elles, en acier peint bleu gris.

La palette de teintes utilisées est limitée au rose grisé ou saumoné pour les maçonneries et les cheminées de prise d’air, au brun foncé pour les châssis en bois simplement traité, au gris bleu pour les cheminées d’exhaure et pour les quelques menuiseries métalliques extérieures.

L’austérité relative du projet se poursuit à l’intérieur réalisée en béton armé et maçonnerie apparente peinte en blanc, sol en carrelage de terre cuite claire, menuiserie en bois.

Là haute technologie est réservée au matériel de recherches.

L’ensemble des équipements électriques et thermiques sont laissés apparents et également laqués en couleur blanche tout comme tous les éléments de structures métalliques telles que, en particulier, les charpentes en treillis des toitures des grands halls d’essais.

L’aménagement des abords est conçu de manière à accentuer le relief existant du site :

La ligne de crête déjà clairement exprimée par le bâtiment est encore renforcée par un mail planté avec un sentier promenade. Le fond de la vallée a été mis à profit pour réaliser un chapelet de 3 étangs, chacun dénivelé de 3 m par rapport à l’autre; un étang est également implanté dans le fond de la cuvette; ils servent comme bassin d’orage.

Les chemins, routes d’accès et aires de parking sont plantés de châtaigniers et de tilleuls suivant une trame régulière rappelant les axes génétiques de là composition.

Une petite colline de 10 m de haut se loge dans le creux Ouest de la courbe de l’allée d’accès.

Le reste du site est laissé dans son état naturel.

Les éléments de composition générale du projet ont été légèrement affinés au fil du développement des études et du chantier.  C’est ainsi qu’un petit poste de contrôle matérialise le début de l’accès général de la composition (il est revêtu d’une voûte semi-cylindrique en matériau de synthèse transparent mais partiellement réfléchissant) et qu’une terrasse circulaire en brique klinkaert terminera cet axe à sa rencontre avec les étangs pour recevoir une structure temporaire destin es aux manifestations culturelle ou scientifique organisée par le centre de recherches.

• A PLUS n° 101, 4/1988, pp 33-35, (Belgium)
• L’ARCA n° 24, February 1989, pp 24-35 ; (Italy)
• TECHNIQUE ET ARCHITECTURE, special edition, “Architecture de l’industrie”, January 1991, pp. 56 – 59 ; (France)
• BRICK BULLETIN, summer 1991, p. 16 ; (Great Britain)
• KTIPIO, n° 48, 1992 ; cover + pp. 83-90 ; (Greece)
• Marc DUBOIS ; “Belgio, Architettura gli ultimi vent anni”. Tendenza dell’architettura contemporana ELECTA. Milano, 1993 ; pp.30, 41, 158 161 ; (Italy)
• C.A. Revista Oficial del Colegio de Arquitectos de Chile. n°73, July-August-September 1993, pp 136 – 137; (Chili).

• Trends – 1993 Industrial Building of the year, nomination.

(A) J.J. Rousseau.
(B) Ch. bastin & J. Evrard.
(C) J. Bauters
(D) Photos aériennes: Simon Schmitt – www.globalview.be