Page 83 - Ville verticale
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L’architecture des tours 81
Les réseaux verticaux
Les réseaux sociaux et la vie de quartier, qui se tissent
horizontalement dans la rue, le voisinage et le quartier
de la ville basse, peuvent aussi se développer autour
de la « rue verticale » de la tour. Cette dernière doit
pour cela être baignée de soleil et de lumière natu-
relle 9, offrir des vues et des perspectives, être ponc-
tuée de placettes (et de petits services publics le cas
échéant). Elle est parcourue par des ascenseurs vitrés
de un ou plusieurs niveaux, certains « express », d’autres
omnibus 10.
9 Des capteurs avec fibres optiques vers des projecteurs, ou des jeux
de miroirs, pilotés par héliostat pour suivre la course du soleil, le
permettent maintenant à faible coût pour les espaces intérieurs.
La ventilation naturelle peut être contrôlée pour assurer le
désenfumage en cas d’incendie.
10 Le premier ascenseur, avec sécurité, fut mis en service par Elisha
Graves Otis dans l’immeuble de cinq niveaux « E.V. Haughwout » à
Soho-Manhattan en 1857. Sa vitesse était de 0,2 m/s. Actuellement,
les plus rapides sont ceux de la Shanghai Tower : 13 m/s (65 km/h).
Une vitesse de 10 m/s est cependant courante avec une cabine pres-
surisée et une accélération de 1 m/s 2 ou 0,1 g (g étant l’accélération
gravitaire de 9,81 m/s 2).
L’avènement de systèmes d’adressage performants (le premier
étant Miconic par Schindler en 1996) ou de systèmes de circulation
de plusieurs cabines indépendantes dans la même trémie (déve-
loppé par Thyssen Krupp dès 2003) a permis l’amélioration très
importante de la gestion du trafic et en conséquence de réduire
substantiellement le nombre d’ascenseurs et donc l’encombrement
de leurs trémies. C’est ainsi que leur emploi m’a permis de redes-
siner en 2000 la Tour Rogier à Bruxelles en n’y prévoyant que 12
ascenseurs pour desservir 93 000 m 2 sur 35 niveaux hors sol, alors
que le projet existant de même ampleur, mais avec un système
d’adressage traditionnel demandait plus de 24 ascenseurs ! À lire :