Page 84 - Entre ombre et lumière
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ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE, TRANSPARENCE ET REFLET

rement de l’ordre d’une dizaine de Lx pour une
bougie posée sur une table) : l’empire de l’ombre.

   Heureusement, l’éclairement nécessaire à
une ambiance lumineuse confortable diminue
aussi avec la température de couleur 90. Artistes
et artisans sont convoqués pour distribuer la
lumière issue de ces sources de faible puissance
mais vibrantes 91. Ils créent des lustres à facettes
en cristal et jouent avec des miroirs sous des
plafonds de grande hauteur.

   Les lampes à huile du XVIIIe siècle, les lampes
au gaz et au pétrole, et les autres sources inflam-
mables mises sur le marché au XIXe siècle offrent
de meilleures efficacités et des flux lumineux
plus importants. En ville, les constructions sont
progressivement connectées au réseau de distri-
bution de gaz 92 pour l’éclairage et le chauffage.
Ce réseau s’ajoute à ceux des égouts 93 et de l’eau 94
et il est suivi par les réseaux électriques et télé-

90	 C’est ainsi que, selon Kruithoff, 15 Lux suffisent pour l’éclai-
     rage à la bougie (Tc=2 000°K), et 50 Lux pour l’incandescent
     (Tc=2 400°K), alors qu’il faut 300 Lux pour une Tc de 3 000°K
     (halogène) et plus de 500 Lux pour une Tc de 5 000° K. La
     sensibilité de l’œil à la lumière, maximale en plein jour pour
     la longueur d’ondes correspondant au jaune (555 nm) dérive la
     nuit vers celle du bleu (470 nm) et est nulle pour les longueurs
     d’ondes inférieures à 380 nm (l’ultraviolet) ou supérieures à
     770 nm (l’infrarouge).
91	  L’efficacité lumineuse d’une bougie n’est que de 0,3 Lm/W.
92	  À Londres dès 1812, à Bruxelles dès 1818.
93	  Le voûtement de la Senne à Bruxelles ne s’achève qu’en 1871.
94	 La distribution d’eau à chaque bâtiment est relativement
     récente en Belgique où elle ne s’organise qu’à partir de 1860.

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