Page 78 - Entre ombre et lumière
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ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE, TRANSPARENCE ET REFLET
sur sa surface (par exemple, en tôles métalliques
perforées) ou, pour les textiles, dont la résistance/
raideur en chaîne et trame est différentiée, ou
encore pour les filets cousus en cordages para-
aramides ou HPPE 81. Ces surfaces présentent
aussi la vertu de ne pas devoir être précontraintes
pour acquérir et maintenir leur forme.
Pour le vaste atrium de l’extension du centre
de recherches de Solvay à Neder-over-Heem-
beek [01/190, Fig. 73], j’imagine donc en 1987
une membrane de cette nature, ultra légère, en
film transparent d’ETFE 82 sur un filet en para-
aramide.
Ensuite, il me faut attendre 2008 et le
concours, gagné, de la gare de Train Haute
81 Le para-aramide qui nous concerne ici (PPD-I) est découvert en
1965 par Stéphanie Kwolet et Hubert Blades chez Dupont. Il est
mis sur le marché en 1971 sous le nom de Kevlar. S’ensuit en 1978
le Twaron de Akzo (maintenant chez Teijin). Il présente une
résistance à la rupture de 3 000 MPa (supérieur aux meilleurs
aciers mais avec une densité de 1,45, étant 5,5 fois plus léger) et
un module d’élasticité de 100 GPa. Il est maintenant surpassé
par le polyethylène de masse molaire très élevé (HMPE ou
HPPE) dont la fibre est inventée par Albert Pennings en 1963
et commercialisée dès 1990 par DSM aux Pays-Bas sous le nom
de Dyneema. Sa fibre est plus légère, avec une densité de 0,97,
présente une limite élastique σ entre 1 400 et 3 000 MPa et E =
100 GPa. Finalement, le cordage en fibre de carbone commence
à faire son apparition en attendant les nanotubes de carbone de
résistance à la rupture de 50 GPa et 6 fois plus léger que l’acier !
82 Éthylène tétrafluoroéthylène, produit par Solvay, entre autres.
Je mets cette membrane au point avec PTL (Plastiques et
Textiles Lyonnais), elle présente une transmission lumineuse
supérieure à 90 %.
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