579-SANEF – Gares de péage de l’autoroute A1

– Paysage.
– Architecture.
– Structure avec ARCADIS FRANCE.
– Techniques spéciales et concepts énergétiques avec ARCADIS BELGIUM.
– Gestion du projet.
– Coordination générale.

Les gares de péage de Chamant et Fresnes-lès-Montauban forment les portes d’entrée et de sortie de l’autoroute A1. Symboliquement, elles sont les arches d’entrée à la fois d’une région et du domaine d’autoroute de la SANEF. De ce fait, cet accueil doit être perçu comme étant le résultat de l’attention que la SANEF porte à ses usagers.

L’autoroute A1 se présente comme une rivière d’asphalte parcourant un paysage essentiellement agricole, localement boisé, à faible dénivelé. Le génie du lieu de toute l’autoroute (particulièrement celui du site de Chamant, qui est protégé) impose une intervention aussi discrète que possible : dans un tel paysage, tout “grand geste” serait en soi hors de propos.  Les gares de péage doivent trouver leur identité dans un geste architectural retenu, doux, aux lignes simples et épurées. 

Le projet prend le parti de l’orthogonalité que l’on retrouve en séquences tout le long de l’A1 à l’approche des barrières de péage, qu’il s’agisse des ponts à poutres droites, des panneaux de signalisation, des luminaires, des barrières et bordures de sécurité, sans compter le pont métallique à la sortie de Lille. Dans un souci général d’intégration, d’efficacité et de confort d’utilisation, les barrières de péage proposées s’inscrivent en continuité dans le langage des infrastructures autoroutières existantes.

La modularité et l’évolutivité souhaitées guident d’autre part le parti. L’évolution permanente des équipements incite en effet à concevoir une construction qui permette la cohabitation d’éléments immanquablement hétérogènes. En cela, l’auvent de la gare de péage est un meuble, une bibliothèque où les livres sont remplacés par les bornes ou cabines de transaction, les caméras, les barrières, etc.

Tout cela concourt à induire le concept d’une barrière de hauteur constante comprise dans un long rectangle. Les auvents des barrières se composent  de deux  portiques parallèles construits en poutres-caissons d’acier. Entre ces deux portiques, une verrière lisse intégrant les cellules photovoltaïques assure la couverture des auvents et laisse passer la lumière. Les portiques sont fixes d’un côté et posés sur rouleaux de l’autre. Des colonnes intermédiaires sont constituées de profilés à âme mince raidie. La structure constitue ainsi un ensemble monobloc librement dilatable et entièrement soudé, toute liaison boulonnée, génératrice de corrosion et de salissure, étant proscrite. Un des deux portiques supporte en outre un chenal d’évacuation des eaux de pluie de 2 m de large pour 20 cm de haut.

Le nettoyage et la maintenance sont rendus particulièrement aisés : tout est lisse et accessible.  Les poutres-caissons constituent un passage protégé pour les canalisations techniques et pour le personnel de maintenance. Des nacelles mobiles prévues sur la face extérieure et sous la verrière complètent le dispositif. Elles permettent d’intervenir en tous temps sans risque ni interruption du trafic.

La verrière est opacifiée à raison de 56 % par les cellules photovoltaïques et par les motifs  sérigraphiés en blanc sur le verre. Cette transparence limitée permet à la fois un bon éclairage naturel sous l’auvent et une bonne protection solaire. Elle diminue également les contrastes lumineux dérangeants.

La mise en couleur des auvents fait varier en dégradé la densité des teintes, du noir de la route et des pneus au gris-brun couleur poussière, du blanc pur à la transparence du verre.  Elle tient compte au mieux, à chaque endroit, des impératifs d’utilisation et d’entretien.

Dans la ligne de ce concept, une variante est proposée pour alléger visuellement la structure sans en concentrer la matière ni l’alourdir physiquement. Les âmes pleines des caissons formant les poutres maitresses et les poteaux principaux d’extrémités pourraient être réalisés en tôle perforée avec raidisseurs (verticaux pour les poutres et horizontaux pour les poteaux), rendant ces structures très transparentes. Les profilés supports de la verrière de toiture, ainsi que les poteaux intermédiaires, pourraient également être constitués de la même manière.

Document E41_01/579 -Fr Édition du  2011-02-07