© Plan : Philippe SAMYN and PARTNE
639 – LA MAISON DES LANGUES (UCL-FOREM)
Place Raymond Lemaire, Louvain-la-Neuve
50°40’08.21’’N/ 4°36’39.64″ E
2.473 m², 2017, (01/639)
- Urbanisme
- Aménagement des abords
- Architecture
- Structure
- Techniques spéciales
- Physique du bâtiment
- Acoustique
Le “Genius Loci”
La Maison des Langues est indissociable de la place Raymond Lemaire, qu’elle borde. Cette petite place fut créée lors de la construction de l’Aula Magna, pôle culturel majeur de la ville, pour lui servir d'”antichambre urbaine” vis-à-vis de la Grand-Place. A l’origine, c’était le Musée de Louvain-la-Neuve qui devait encadrer la place, face à l’Aula Magna. Le projet fut abandonné après construction des niveaux en sous-sol, que la Maison des Langues réutilise.
Le rôle de pivot urbain de la place est renforcé par la plantation d’un chêne au milieu de la place, au croisement exact des lignes de vision. En contraste avec la fluidité spatiale de l’espace, la relation géométrique forte entre l’Aula Magna et la Maison des Langues est renforcée par quatre longues marches rectilignes qui rattrapent la différence de niveau entre les deux bâtiments.
L’architecture et la fonctionnalité
Un atrium se déploie en travée centrale sur toute la hauteur du bâtiment. Ce grand espace non chauffé et au climat tempéré, fermé par du simple vitrage, sert de tampon thermique et fait entrer la lumière naturelle en profondeur dans le bâtiment. Il comprend les circulations verticales principales.
De part et d’autre, deux ailes de trois niveaux hors sol abritent les divers locaux d’enseignement, distribués par des couloirs vitrés en simple vitrage, également non chauffés, longeant l’atrium et servant aussi de barrières acoustiques.
Contre le mur mitoyen, une large “faille” amène la lumière et la ventilation naturelles jusqu’au rez-de chaussée.
Le sous-sol existant est occupé par des locaux de service et techniques.
Une “ombrelle” de panneaux photovoltaïques horizontaux surmonte la toiture.
La structure se développe sur la trame porteuse existante, modulée sur 8,10 m, qui régit l’ensemble du centre-ville. Le projet utilise un module constructif de 1,35 m, sous-multiple de la trame structurelle, en harmonie avec l’Aula Magna toute proche.
La lumière naturelle
L’atrium et la “faille” le long du mur mitoyen conduisent la lumière naturelle en profondeur, intensifiée par des héliostats en toiture et des miroirs fixes suspendus, le long des trois façades intérieures du bâtiment.
La qualité de la lumière est améliorée par l’emploi exclusif de vitrage à haute transmission lumineuse et haut rendu de couleur, sans couches sélectives.
Sur les façades extérieures, des vantelles verticales héliostatiques autoportantes en acier ajouré réussissent la “mission impossible” de combiner la réflexion du rayonnement solaire direct avec la transparence visuelle et lumineuse.
La légèreté
L’option d’une inertie faible et la vision à long terme de l’empreinte environnementale du bâtiment imposent la prise en compte de sa déconstruction et plaident en faveur d’une construction légère démontable.
Les ailes latérales, comprenant les espaces de vie, sont réalisées en bois. La grande hauteur (90 cm) du complexe plancher – plafond allège la construction et permet d’y intégrer les équipements de ventilation.
L’aile centrale (atrium et couloirs) est réalisée en très minces éléments d’acier, suspendus à la toiture. Considéré comme un espace extérieur, l'”atrium” ne doit pas être séparé du reste du bâtiment par des parois coupe-feu.
L’usage d’acier à haute résistance réduit la quantité de matière dans des proportions spectaculaires et le dimensionnement des éléments au quinzième de leur limite élastique permet des sections très minces sans aucune protection au feu.
Ainsi, les escaliers et la gaine d’ascenseur sont suspendus et enveloppés par des parois en tôle d’acier inoxydable de 2 mm d’épaisseur seulement, perforée à 60 % de vide, à laquelle sont fixées les marches et les paliers en fine tôle d’acier raidie. Les couloirs sont conçus comme des galeries suspendues à la toiture par de fines suspentes en acier inoxydable de nuance S2000 formant châssis de fenêtre.
Les façades en bois
Les façades extérieures comprennent des trumeaux isolés de 30 cm de large encadrant des baies vitrées de 105 cm de large. Chaque étage est placé en encorbellement de 15 cm par rapport à l’étage inférieur pour prévenir toute stagnation d’eau ou éclaboussure au bas des pans de façade, intégrer les vantelles et abriter les grilles de prise et de rejet d’air des unités autonomes de traitement d’air.
La teinte grisée du bardage en bois massif d’essence locale non traité n’entre pas en compétition visuelle avec les façades bordant la place Raymond Lemaire.
L’acoustique
Malgré la légèreté de la construction, le confort acoustique est assuré, aussi bien pour le bruit aérien que pour les bruits de choc, par des cloisons à ossature dédoublée en bois, des revêtements de sol flottants et des baffles acoustiques plafonniers et muraux.
La performance énergétique et le confort
Le projet atteint l’objectif “zéro énergie primaire”, ses besoins énergétiques, majoritairement électriques, étant compensés par l’autoproduction photovoltaïque.
L’ossature en bois présente une inertie faible, propice à une mise en régime rapide du chauffage. En modifiant le complexe plancher – plafond, il est possible d’augmenter l’inertie en cours de projet, de la modifier au cours de la vie du bâtiment, voire même de la faire varier au fil des saisons par stockage de chaleur dans l’eau.
La ventilation, le chauffage et le refroidissement
Durant la courte période de chauffe (de décembre à mars), les locaux d’enseignement sont ventilés de manière autonome par de petites unités individuelles de traitement d’air à double flux, à débit variable en fonction du taux de CO2, insonorisées et placées dans le complexe de plafond du local.
En dehors de la période de chauffe, et lorsque les conditions extérieures le permettent, une signalisation recommande aux occupants de passer en ventilation naturelle en ouvrant les fenêtres, l’extraction mécanique étant maintenue.
Les deux auditoriums au rez-de-chaussée nécessitant un débit d’air nettement plus important, ils sont traités par un groupe de traitement d’air placé au sous-sol.
Les locaux sont chauffés par des radiateurs équipés de vannes thermostatiques programmables à distance pour répondre aux occupations variables des différents locaux.
Les besoins nets de refroidissement sont limités grâce aux orientations des ouvertures et à la maîtrise des apports solaires. Une pompe à chaleur, au sous-sol, est dimensionnée pour ne couvrir que les besoins strictement nécessaires en vue de garantir le confort des occupants.
MAÎTRE D’OUVRAGE
Université Catholique de Louvain
Place de l’Université, 1, 1348 Louvain-la-Neuve,
représentée par la Cellule d’Etudes Immobilières et Urbaines (CEIU),
Place Louis Pasteur, 3, 1348 Louvain-la-Neuve
ÉQUIPE
Architecture
Conception et Direction:
Philippe SAMYN
Associé en charge:
Denis MÉLOTTE
Collaborateurs:
Karim AMMOR, Gabriel BALTARIU, Benedetto CALCAGNO, Mirela GANCHEVA, Vlad POPA, Sara SAGGIORATO, Juliette YARAMIS.
Techniques spéciales, PEB,
Coordination Sécurité Santé :
Philippe SAMYN and PARTNERS sprl, architects & engineers.
avec SGI INGENIEURS sa/nv (sous-traitant)
Avenue Edmond Van Nieuwenhuyse, 2
B-1160 Bruxelles
Tél : +32 2 734 31 50 Fax : +32 734 54 07
E-mail : info.bxl.be@sgigroupe.com
www.sgigroupe.com
Stabilité:
Philippe SAMYN and PARTNERS sprl, architects & engineers,
avec INGENIEURSBUREAU BEN VERBEECK and PARTNERS bvba (sous-traitant)
Herman Ullenslei, 9
B-2640 Mortsel
tél : +32 477 633 544
e-mail : ben@benverbeeck.eu
Acoustique:
A-TECH ACOUSTIC TECHNOLOGIES sa (sous-traitant)
Rue Montagne aux Anges, 26
B-1081 Bruxelles
tél : +32 2 344 85 85 e-mail : jpc@atech-acoustictechnologies.com
www.atech-acoustictechnologies.com
CHRONOLOGIE DU PROJET
Esquisse pour appel d’offre ouvert : février 2017.
DOCUMENTATION
Gestion documentation:
Philippe SAMYN and PARTNERS (André CHARON et Quentin OLBRECHTS)
Image de synthèse:
Philippe SAMYN and PARTNERS (Vlad POPA)
BUDGET
3.500.000 € hTVA
