402-STATION-SERVICE A MANNEKENSVERE

• Aménagement des abords.
• Architecture.
• Aménagement d’intérieur.
• Ingénierie des structures.
• Ingénierie des techniques spéciales.
• Economie du projet.

Situé sur l’aire de repos de Mannekensvere de l’autoroute E40-A18, un site plat bordé de vastes champs, le projet propose un aménagement sous une seule coquille métallique, pour abriter une station-service avec ses parkings, ses pompes à essence et ses magasins. Cette concentration limite l’impact des espaces de circulation sur le paysage, dégageant de toute construction autant de terrain naturel que possible. Cela répond au souci du développement durable qui est l’une des principales données de la demande.

La structure de la coquille est composée d’arcs en treillis à deux dimensions pivotant tous les 5 m autour d’un axe suivant la géométrie d’un tore. Le rayon du tore est de 85 m, les rayons supérieurs et inférieurs des membrures longitudinales des arcs sont respectivement de 25 m et 24 m. La hauteur des arcs réduit les poussées latérales à leur base réduisant ainsi l’importance des fondations et leur impact écologique sur le site. Le contreventement est assuré par une série de croix qui relient les deux arcs situés de chaque côté de l’axe central. Des profilés d’acier IPE200 relient les arcs longitudinalement pour donner à l’ensemble sa rigidité.

La couverture du toit est faite de tôles profilées en acier, fixée alternativement aux membrures hautes et basses des arcs en treillis. Elle est interrompue à 5 m au-dessus du sol, la partie inférieure de l’arc étant recouverte de panneaux en métal déployé dont la transparence permet la perception des points de vente à partir de l’autoroute. En hiver, elles protègent les utilisateurs des vents froids. En été, elles peuvent être soulevées pour laisser rentrer une brise fraîche dans l’espace intérieur de la coquille.

La lumière du jour éclaire indirectement l’espace couvert par réflexion, d’abord sur la face extérieure du toit à son niveau inférieur, ensuite sur la face inférieure du toit à son niveau supérieur, s’introduisant par le vide qui sépare les deux niveaux de la toiture. De nuit, une lumière rouge s’introduit à travers les interstices de la couverture et donne un caractère mystérieux à toute la structure.

Les boutiques sont constituées de modules en bois disposés librement dans la coquille. Une structure simple en acier soutient les panneaux préfabriqués en bois des façades. Le plancher, également en bois, est séparé du sol dans le but de créer un vide ventilé sous le bâtiment. Cette technique renforce le caractère amovible des constructions, comme posées sur le sol, tandis que leur aspect visuel en général rappelle les cabines de plage de la côte belge voisine et donne le sentiment agréable que l’emplacement pourrait être facilement reconverti à son aspect original.

La coquille en métal est flexible et entièrement amovible. Selon le souhait des autorités concédant l’exploitation de la station-service, elle peut être affectée à d’autres programmes après l’expiration de la concession (30 ans). La construction, facile à isoler à insonoriser ou à occulter, pourrait accueillir une salle de concert, ou devenir une grande volière, ou encore servir à des expositions permanentes ou temporaires, etc.

Document E41_01/402-Fr Édition du 2003-06-11

• D’ARCHITECTURES, n°114, October 2001, pp 26-27 ; Francis RAMBERT : “L’architecture du “No Logo” ; (France).