329-RESTAURATION ET AMENAGEMENT DE L’ORANGERIE DU CHATEAU DE SENEFFE

– Architecture.
– Ingénierie des structures.
– Architecture d’interieur
– Ingénierie des techniques spéciales.
– Gestion du projet.
– Gestion de la Construction.
– Economie du projet.

L’Orangerie du Château de Seneffe fut édifiée vers 1779. Le bâtiment est destiné à devenir un lieu d’accueil servant de cafétéria en temps normal, mais aussi de salle de spectacle ou de réception, de salle d’exposition ou encore de salles mise en location à des particuliers, pour des réceptions.

Il est dès lors nécessaire de créer des espaces servis et des espaces servants, dont une zone de service pour les repas, les sanitaires et les circulations verticales. En vertu de la multiplicité des usages, tout ces espaces doivent être adaptables et organisables pour des activités et des flux de personnes différents. 

L’ensemble actuel comprend une vaste salle voûtée, de 9.00 m  x 37.00 m intra-muros, constituant l’Orangerie elle-même. Elle est entourée d’une galerie périphérique sur ses faces Ouest (1.10 m de large) et arrière au Nord (1.92 m de large). Cette dernière comprend trois niveaux ajoutés par le Ministère des Travaux Publics, en 1979. Une zone périphérique à Est, plus large (ñ 5.40 m x 11.8 m), a elle aussi reçu trois niveaux en 1979. Des contreforts ont été rajoutés en même temps sur la façade Nord.

Il comprend en outre des combles et une succession de 3 caves voûtées, d’époque, sous les trois travées Ouest.

Toute activité scénique, qui se déroule dans la grande salle, nécessite une zone de foyer et d’accueil, ainsi que des vestiaires. Aussi, la zone de service pour repas doit représenter une surface de 23.50 m x 5.20 m pour répondre aux besoins usuels. Cette zone ne peut prendre place dans le volume existant, et nécessite un accès de service. Un tel lieu public nécessite aussi des sanitaires dont l’importance dépend de la fréquentation.

L’objectif de l’aménagement est de permettre l’emploi maximal du volume de l’Orangerie sans en perturber la majesté. La grande polyvalence souhaitée est obtenue par la localisation de tous ses espaces servants dans les zones périphériques existantes et par l’ajout d’un volume construit au Nord comprenant cuisine, espaces annexes et foyer.

Ainsi, l’espace servant culinaire et ses annexes sont disposés dans le jardin Nord de l’Orangerie et séparé de celle-ci par une verrière contenant le foyer.

Le mur Nord est percé, au rez-de-chaussée et au deuxième étage, de larges baies entre les contreforts de 1979, mettant ces deux niveaux en relation avec le foyer. 

Il est prévu que le mur Nord de l’Orangerie soit percé au droit de la galerie du premier étage de fines fenêtres horizontale, pour la faire ainsi participer à l’espace principal (elle est aussi idéalement située pour servir d’éventuelle zone d’accueil aux traductions simultanées). Cette disposition n’est malheureusement pas accepté par les monuments et sites. Ces trois galeries sont accessibles par deux nouveaux escaliers, chacun compartimenté, et situés à chaque extrémité de celles-ci; soit, dans l’angle Nord-Est du bâtiment d’une part et dans l’angle Nord-Ouest d’autre part, tout en préservant dans ce dernier la porte extérieure.

La zone résiduaire Ouest, sur trois niveaux, est utilisée comme zone à l’usage de la technique de projection. Le mur Ouest de l’Orangerie est aminci localement pour disposer d’un espace de 2.00 m de large pour la cabine de projection.

Ce dispositif permet d’éviter tout empiétement  sur la grande salle, ce qui en perturberait la sérénité et l’usage polyvalent.

L’angle Sud-Ouest est réservé aux gaines de traitement d’air, les groupes étant placés dans les combles.

La structure de la travée Est est retravaillée de manière à recevoir les noyaux sanitaires et les circulations verticales principales, ainsi qu’éventuellement un deuxième local technique pour projection, en vis-à-vis de celui dont il est question ci-dessus, permettant ainsi une double projection (inversion de scène ou rétroprojection).

L’ascenseur panoramique vitré est placé dans l’axe de la baie de la façade Sud, proche de l’axe du faîte et du mur intérieur Est de l’Orangerie. L’escalier est placé parallèlement au pignon Est, sans déborder sur la baie.

Dans l’angle Nord-Est, les sanitaires hommes et dames sont alternés par étage, ce qui permet d’en augmenter le nombre.

Les combles abritent une vaste salle de réunion. Elle est accessible par l’ascenseur et l’escalier de 1.20 m de large, ainsi que par deux escaliers de secours en prolongation des escaliers des galeries donnant une largeur d’évacuation de 2.80 m, soit une capacité maximale de 228 personnes.

Les extrémités sous combles reçoivent les locaux techniques; la chaufferie est placée à l’Est pour utiliser la cheminée existante; la partie Ouest reçoit les locaux de traitement d’air.

Les caves voûtées sous les trois premières travées Ouest sont accessibles par l’extérieur, et sont utilisées pour y entreposer les éléments de scénographie démontables (poutres tridimensionnelles, nacelle, écran, rideaux, …).

La cave sous la travée Est est agrandie afin d’accueillir la fosse ascenseur.  Le local technique de celui-ci est immédiatement attenant à la fosse.  Le reste de la cave abrite une partie des tableaux électriques, et les compresseurs de la station d’épuration et d’alimentation des vérins des exutoires de fumées.

Dégagée de toute circulation, espaces sanitaire ou technique, la grande salle de l’Orangerie est destinée entièrement au spectacle ou à la réception. Elle peut-être configurée pour différentes utilisations : cafétéria, théâtre, salle de projection ou salle d’exposition.

La cafétéria est apte à recevoir tant des visiteurs en nombre restreint que de grandes réceptions. Les tables et les chaises y sont disposées entre des rangées d’orangers ou redisposées par exemple dans le foyer lors de spectacles.

La scène et l’arrière scène occupent l’Est de la salle lorsqu’elle fonctionne comme théâtre. Installés dans l’espace du plancher des combles qui est disponible entre les naissances des voûtes, des treuils reprennent les poutres tridimensionnelles supportant rideau de scène, décors et éclairages. La scène elle-même, surélevée de 90 cm, est constituée de 37 praticables de 2.00 x 1.00 m dont le rangement est assuré à l’extérieur du domaine. Il s’agit de matériel de la Communauté Française de Belgique amené sporadiquement. Le public est disposé en 3 rangs à plat de 11 places assises et en 17 rangées espacées de 80 cm constituées par des gradins escamotables (16 rang de 12 places et 1 rang de 11 places). Le nombre de rangs est limité à 20 et le sol du dernier gradin est situé à 4.09 m au dessus du sol.

Des loges pour les artistes trouvent leur place dans les galeries ou les zones vestiaires des cuisines.

Les gradins de l’activité théâtrale sont utilisés également pour l’utilisation en salle de projection. Les trois derniers éléments, d’une hauteur de 15 cm, permettent l’installation d’une régie son en fond de salle et d’évacuer les personnes occupant le haut des gradins par l’arrière vers l’escalier Ouest de la travée Nord. Cette solution permet d’installer la cabine de projection, ou de régie, sur une dalle existante dans la travée Ouest au niveau 4.70 m.

Les écrans démontables et suspendus aux treuils, dont il est question ci-avant, délimitent une zone annexe dans la grande salle d’une capacité maximale de 49 personnes. Elle peut accueillir des activités complémentaires à l’activité se déroulant dans la salle principale telles que, par exemple, la projection de diapositives en échos à un film documentaire. Le mobilier de la cafétéria est utilisé à cet effet.

Les poutres tridimensionnelles peuvent également servir de cimaises à l’occasion d’expositions.

Outillée et transformée de cette manière, l’Orangerie offre un espace modulable qui permet d’organiser une large éventail d’activités culturelles ou festives. L’espace dégagé de la grande salle est secondé par l’aménagement pratique des espaces annexes à celle-ci qui permet non seulement une optimalisation de l’espace mais aussi de séparer la fête de ses préparatifs, laissant l’organisation de espaces servant et des espaces servis indépendants les uns des autres.

• A PLUS n°147, 4/1997, August-September1997, pp. 58-61 ; Pierre LOZE (Belgium).
• L’ARCA INTERNATIONAL n° 18, November 1997, pp. 93
• L’ARCA n° 121, December 1997, pp. 89 ; (France-Italy)
• LES CAHIERS DE L’URBANISME, n° 22-23, September 1998, pp. 91-97 (Belgium)
• L’ARCA INTERNATIONAL n°18, November 1999, pp.93 (France)

Ch. Bastin & J. Evrard.