620 – VEUVE CLICQUOT PONSARDIN “PLAN DE DEVELOPPEMENT 2015-2022”
Reims, France
49°14’15,62” N, 4°02’45,85”E
44.500 m² de parc ; 73.514 m² ; 2014 ; (01/620).
• Paysage.
• Architecture.
Fondée en 1772 (avant la révolution française !), Veuve Clicquot Ponsardin (VCP) fait partie du patrimoine français.
Grande maison de champagne, elle rayonne internationalement et son vin est recherché partout sur la planète, en particulier dans les pays anglo-saxons et de plus en plus dans les grandes métropoles. VCP est donc un ambassadeur culturel de la France et développe son outil en conséquence.
Son site historique est au centre de cette attention, tant au niveau culturel qu’industriel. Il attire des visiteurs de tous horizons et de toute culture. Il est aussi profondément ancré dans Reims, dont il se doit d’en être un des joyaux. Son statut touristique lui vaut deux étoiles au Guide Vert Michelin, pour ses caves.
Le développement industriel du site est donc une opportunité exceptionnelle pour affirmer le rôle de Veuve Clicquot, tant dans l’univers œnologique qu’à Reims et faire, ainsi, briller ses deux étoiles hors sol et dans la nouvelle cuverie.
Associée à son rayonnement, la prudence qui a présidé à la gestion industrielle de l’institution lui permet d’envisager de manière méthodique son développement en phase tant avec les questions environnementales qu’avec l’évolution du savoir NBIC (sciences neurologiques, biologiques, de l’information et cognitives), qui forme le socle de la troisième révolution industrielle et sociétale.
VCP est reconnue pour son engagement en viticulture raisonnée. Les questions environnementales condui-sent à concevoir ce déploiement industriel avec un plan quasi zéro carbone et quasi zéro énergie.
Les progrès en NBIC conduisent non seulement à une compréhension et une connaissance plus fine du monde vivant (dont l’œnologie), mais aussi, et entre autre, à la robotisation. Cette dernière demande des efforts de compréhension à tous et un dialogue constructif avec l’ensemble de la société civile.
L’architecture se doit donc d’être attentive à ces questions. Vecteur d’image, elle doit aussi transmettre le caractère généreux et discret, lumineux, du champagne Veuve Clicquot.
La proposition s’attache à confirmer l’identité et le rayonnement de VCP par son ancrage sur son site historique de Reims, en y concentrant son projet de développement, sans recourir à un site extérieur.
L’impact environnemental
Tout projet d’investissement industriel aujourd’hui se doit de prendre en compte son impact environne-mental comme donnée majeure. En particulier, l’artificialisation de terres agricoles est devenu en France un enjeu social et politique fort.
La protection de l’environnement et des paysages, la transition écologique et énergétique, la valorisation des terres agricoles sont placées au même niveau d’importance que la compétitivité économique.
Ceci conduit à proposer de développer VCP sur son site historique pour éviter l’aliénation de terres agricoles en périphérie de la ville.
L’étude montre que le développement de l’activité sur le site actuel est non seulement physiquement possible et souhaitable, mais aussi performant.
La mise en valeur du site historique
VCP dispose des sites nommés “Crayères nord” (38.869 m²) et “Crayères sud” (43.025 m²), de part et d’autre de la rue Albert Thomas.
L’activité industrielle s’est jusqu’à présent entièrement développée sur le premier, ce qui offre une possibilité de déploiement sur le second.
Les bâtiments en briques, historiques et classés, situés sur le premier le long de la rue Albert Thomas, sont restaurés.
Les façades en béton architectonique « pierre blanche de Reims » des nouvelles constructions sur le second y font écho.
Pour le reste, le site historique de Crayères nord, en ce compris l’enveloppe de la cuverie actuelle et de l’extension du dépotage, est entièrement rendue aux espaces verts (vigne vierge sur les surfaces verticales, vignes au sol).
Le site “sud” est bordé au sud-est par une zone résidentielle, à l’ouest par le cimetière de la ville et au nord-est par une zone verte.
La déclivité de 14 m entre son point haut au nord (altitude 100) et son point bas (altitude 86) permet les constructions nouvelles (dont le niveau supérieur culmine à 114) sur le flanc sud-ouest de la rue Albert Thomas en respect des grandes perspectives urbaines, entre autres celle de la basilique Saint-Rémi.
Leur gabarit n’interfère pas plus avec les autres limites altimétriques : celles de l’aéroport et celles reprises sur les cartes du PLU de Reims. Il respecte aussi les règles urbanistiques en matière de reculs.
Le site se métamorphose graduellement, offrant un visage « fini » à l’issue de chaque phase de construc-tion évitant ainsi, tant pour les riverains et les visiteurs que pour le personnel, le sentiment de « vivre dans un chantier ».
Il présente en phase finale un caractère paysager nouveau, en symbiose avec la volonté urbanistique de la ville et, de manière générale, avec les souhaits environnementaux permettant le rayonnement inter-national de VCP.
La mobilité
La mobilité s’améliore substantiellement par la compacité des installations. Le flux de véhicules lourds et légers se rassemble au cœur du site, en relation directe avec le réseau autoroutier et sans créer de nuisances pour l’environnement résidentiel immédiat. La route interne actuelle sur le flanc sud-est de “Crayères nord” est ainsi rendue publique.
L’usine verticale
La proposition prend la forme d’une usine «verticale» (sur quatre niveaux), nettement plus compacte et économe en surface de terrain que les usines «horizontales» qui sont la règle depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
La surface de terrain agricole économisée est importante : en plus des 12 hectares envisagés pour une nouvelle implantation en périphérie de la ville, 4,45 ha peuvent être réaffectés sur le site même (par exemple en vignoble).
Les transports verticaux
La distribution des surfaces de travail sur plusieurs niveaux implique des transports verticaux. Les nouvel-les technologies de synchronisation intelligente limi-tent les ruptures des charges. Elles sont bien moindres que celles découlant du transport par camion vers une unité de production ou de stockage délocalisée.
La climatisation « passive »
Les grands volumes enterrés offrent un refroidissement gratuit pour les surfaces de travail et de stockage où la température doit être limitée.
La lumière et la ventilation naturelles
L’ensemble des surfaces de travail même les volumes enterrés, grâce à de grandes cours anglaises, sont éclairés et ventilés naturellement.
Le projet
Le projet sur Crayères sud comprend :
- le long de la rue Albert Thomas, une construction
(la barre) de 300 m de longueur, 55,5 m de largeur et se développe sur quatre niveaux (niveaux 86, 93, 100, 107) couverts par le parking ; - en contrebas sur le flanc ouest du site, la nouvelle cuverie (niveau 86), dont la toiture est couverte de vigne.
L’entrée principale est implantée au sud de la barre au droit de la cuverie et à côté des ascenseurs venant du parking.
Seuls subsistent sur “Crayères nord” la cuverie actuelle et le dépotage, ainsi que les bâtiments « historiques » libérés de toute activité industrielle.
Le reste du site (près de 8,2 ha) est réaffecté en vignoble. Il offre 4,45 ha de surfaces vertes (soit plus de la moitié du site), 1,5 ha de toiture photovoltaïque en canopée sur le parking, les toitures et surfaces étanches n’occupant plus que 2,25 ha.
Sur le site “Sud” la nouvelle cuverie se situe ainsi au niveau 86, (le plus bas), de plain-pied avec, dans la barre, le premier niveau de caves, le tirage et le transfert, ainsi que la galerie de liaison vers Crayères nord.
Enterré, le niveau 93 reçoit le solde des caves, les quais de livraison des bouteilles vides et la zone de stockage des caisses vides. La réduction éventuelle des besoins de stockage découlant de la concentration de l’activité sur le site permet l’extension aisée de la zone de caves.
Le niveau 100 reçoit la zone d’habillage et de vins opérés, ainsi que les quais d’expédition. Il est bordé par les bureaux et les locaux sociaux aux niveaux 100 et 103,50.
Le niveau 107 est dévolu aux vins en masse, remuage, vins sur pointe et dégorgement.
Finalement, le niveau 114 reçoit, sous une ombrelle photovoltaïque, le parking, accessible par une rampe à double sens bordant la zone boisée classée à l’ouest de la barre.
L’analyse du site révèle un tracé régulateur, aux lignes de force originales et insoupçonnées, qu’il convient de mettre à profit en relation aussi avec la trajectoire du soleil et les vents dominants.
Les quartiers résidentiels au sud du site ne sont ainsi ni affectés par les vents dominants ni dans l’ombre des nouvelles constructions, pas plus qu’ils ne sont dérangés par le nouveau trafic qu’elles engendreront.
Les diagrammes solaires, tant au niveau de l’éclairement (lux) que des apports solaires et énergétiques (kWh/m²/an), ainsi que la rose des vents, dressés pour le site, illustrent le propos.
Document E41_01/620 -Fr Édition du 2015-06-12
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