Page 47 - Ville verticale
P. 47

Concilier l’habitat en hauteur et le soleil  45

ments, définissant les gabarits autorisés pour garantir
l’habitabilité des tours et de l’espace urbain, ont ainsi vu
le jour au début du XXe siècle pour donner naissance,
dans le « nouveau » monde, à ces deux premiers quar-
tiers verticaux de la planète.

   Le paysage des villes européennes n’était encore
à l’époque ponctué que par les tours inhabitées des
cathédrales, beffrois et hôtels de ville. Ce n’est que
lorsque ces villes, relativement petites, développèrent
de nouveaux quartiers distants des tours historiques,
qu’il fut possible d’y envisager la construction de nou-
velles tours habitables. Toute construction dépassant la
hauteur accessible à une échelle de pompiers, 15 m au
début du XXe siècle, 25 m maintenant, fut considérée
comme bâtiment élevé.

   Chacun de ces projets de tour isolée faisait l’objet de
longs débats et de critiques. Généralement rejetées par
la population, ces tours furent toutes le fait du prince
et donc naturellement critiquées par les milieux intel-
lectuels 26.

   En Belgique, la loi organique sur l’aménagement du
territoire de 1962 (rédigée par le haut fonctionnaire
Victor Bure) amorça l’approche concertée et démo-
cratique de l’aménagement du territoire. Cet embryon
législatif s’est ensuite largement développé au cours
de ces 50 dernières années pour conduire maintenant

26	 Le Résidence Palace (1930), bâtiment élevé, écrasa tout son environ-
     nement immédiat ; il peut pour cela être qualifié de détonateur de
     ce que l’on appellera dans les années 1980 la « Bruxellisation », mais
     aussi, à la même époque, deux tours de logements sont délicate-
     ment insérées dans le tissu urbain au square de Meeûs.
   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52