Page 28 - Ville verticale
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26 La ville verticale
concret de la nature et restreint le champ de liberté du
dessin.
Les tracés sont faits de lignes parallèles et orthogo-
nales. Les bâtiments sont à distance de marche, proches
les uns des autres.
Ceci vaut pour les civilisations européennes, médi-
terranéennes, orientales et asiatiques dans les zones
de climat tempéré, là où l’habitat se construit en dur,
adobe, briques de terre crues ou cuites et pierres natu-
relles et où les cités sont généralement grandes.
En Amérique du Nord et du Sud, de l’Alaska à la Pata-
gonie (à l’exception des empires Aztèque, Maya et
Olmèque), dans tout le continent africain au sud du
tropique du Cancer 8 et en Australie, les constructions
étaient ou sont encore éphémères. Faites de bois, de
végétaux et de peaux, elles s’organisent généralement
sur un seul niveau, sans la règle L/H sur des tracés circu-
laires et radiaux : du bâtiment-même au village entier 9.
Leur composition géométrique est toute autre, sans
relation ni avec Vitruve ni avec Pythagore, mais centrée
sur l’homme en interaction avec la nature et le cosmos.
La construction est ouverte, proliférant, sans limites
et appartient à l’univers des surfaces divergentes à cour-
bure gaussienne négative. Il semble, paradoxalement,
que la géométrie de la ville verticale participe à cette
approche.
8 À partir d’où sévit la mouche tsé-tsé, rendant impossible l’expansion
de l’empire Islamique, tant il dépendait du cheval.
9 Et non pas de villes.