Page 26 - Ville verticale
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24 La ville verticale
Plus récemment, la règle complémentaire L/B fixant
la distance (L) entre les tours élevées en fonction de
leur largeur apparente (B), s’est imposée.
Dans une telle cité bien pensée, le besoin naturel
d’orientation a aussi conduit à y orienter les rues ortho-
gonalement suivant les axes cardinaux et à les organiser
sur un plan carré ou rectangulaire 1, articulé en quatre
quartiers autour de deux axes majeurs nord-sud et est-
ouest. Le relief ou la présence d’un cours d’eau inflé-
chissent souvent la rigueur de ce plan.
Cette cité traditionnelle, faite de constructions de
plan principalement rectangulaire 2 et de 3 à 4 étages,
parfois entourée de murailles, est aussi à la mesure de
l’homme et les règles générales de composition archi-
tecturale et urbaine en sont l’expression. Elles se basent
sur la théorie d’architecture de Vitruve 3, étendue par
1 Elles sont aussi, parfois, sur un plan radial.
2 Le groupement de constructions de plan circulaire d’un seul niveau a
aussi été expérimenté dans nos contrées avant l’hégémonie romaine.
Il semble qu’il n’a cependant jamais permis la concentration humaine
nécessaire à l’émergence de la ville comme nous l’entendons.
La ville chinoise, d’avant le « Grand Bond en avant» de Mao
Zedong, sur plan orthogonal en bâtiments d’un seul niveau, même
assemblés de manière très compacte, ne pouvait accueillir sa popu-
lation qu’au prix de la consommation de vastes territoires. Ironie
de l’histoire, les banlieues pavillonnaires autour des grandes villes
américaines et européennes ont pris le relais pendant les quelques
décennies suivantes.
3 Vitruve, De Architectura (Ier siècle av. J.-C.) Ceci concerne la civili-
sation occidentale. Je ne connais pas les textes théoriques fonda-
mentaux correspondants pour les civilisations orientales, mais il est
étonnant de constater, de facto, qu’ils conduisent aux mêmes règles.