Page 121 - Ville verticale
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Postface  119

système complet d’équilibre mutuel : c’est la réinvention
du grand ensemble, mais qui serait pensé à l’image de
la forêt de tours de la Sagrada Familia, et serait servi
par un réseau de lignes arrachées à la gravité afin de ne
plus encombrer le sous-sol – l’architecte avoue par ce
détour funambulesque son aversion pour les mondes
souterrains !

   Dans cette tentative de penser l’habitat en le concen-
trant dans ces clusters de fûts verticaux, il faut se souve-
nir des tours de Hongkong qui réunissent des familles
entières et préservent au cœur de la ville dense les
habitudes de commensalité qui animent la vie de leurs
communautés néo villageoises. Imaginons des distribu-
tions verticales, des modes de circulation, des arrêts et
des places dans la hauteur. Concevons un urbanisme
de la coupe et pas seulement du plan, un urbanisme
de l’extension et de l’étirement ascensionnel au lieu de
l’étalement urbain. Projetons une double alternative à
la congestion urbaine (par la multipolarité) et à la proli-
fération des réseaux (par une meilleure économie non
seulement de la ressource mais de ses systèmes de dis-
tribution).

   Et puisque le modèle imaginé par Philippe Samyn
donne un essor nouveau aux câbles aériens, souvenons-
nous que les couloirs de pylônes acheminant l’énergie,
parce qu’ils réservent au sol des espaces qu’on croirait
délaissés, deviennent en réalité des corridors de biodi-
versité.

   La « Ville verticale » de Philippe Samyn, soigneuse-
ment ordonnée, calculée et calibrée, se veut une alter-
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