Page 120 - Ville verticale
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118 La ville verticale
nel à la hauteur des bâtiments qu’ils desservent. Au-delà
d’un certain seuil, la charge économique de ces réseaux
décroît en proportion du nombre d’étages construits
à la verticale du sol. C’est l’argument décisif, celui qui
applique à la constitution des édifices les principes d’éco-
nomie requis par l’aménagement des grands territoires
urbanisés. C’est aussi le plus discutable, la gestion des
réseaux à l’ère de la transition écologique n’étant plus
nécessairement assujettie à des systèmes centraux, mais
distribuée à partir des lieux de production d’énergie
renouvelable, dont la ressource serait éventuellement
sollicitée et commercialisée à l’intérieur de périmètres
restreints : davantage de complexité territoriale pour de
meilleurs rendements du système total ? Les évolutions
technologiques modifieront en profondeur le graphe
des réseaux, on peut du moins en risquer l’hypothèse.
Troisième point : l’équilibre des masses et des struc-
tures, dans les hauteurs extrêmes désormais admises
par ce modèle de haute voltige, se fait par des liaisons
haubanées, les bâtiments étant littéralement suspendus
à un faisceau de câbles aériens, assujettissant l’ensemble
hexagonal en plan et pyramidal en coupe à un système
funiculaire : les plateaux superposés des hautes tours
sont tenus en équilibre contre les forces mécaniques du
vent ou des mouvements terrestres, comme le tablier
d’un pont suspendu. Car, dans ce modèle, l’immeuble
de grande hauteur a cessé d’être un édifice solitaire, il
se construit en grappe, de telle façon que les efforts
structurels soient répartis solidairement entre plusieurs
édifices, disposés les uns par rapport aux autres dans un