Page 33 - Entre ombre et lumière
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Lumière, transparence et reflet
mais réellement la perception des couleurs 13. Ce
verre ne peut, en outre, être produit qu’avec une
planéité parfaite sans la « matière » qu’offrait le
verre étiré capable d’en matérialiser la présence
sous la lumière, forçant son marquage lorsqu’il
y a risque de s’y cogner.
Les perfectionnements apportés au verre
float, visant à juguler la surconsommation éner-
gétique et l’inconfort découlant de la mode des
façades-rideaux largement vitrées, renforcent cet
appauvrissement. La recherche de la réduction
de la quantité totale d’énergie, que laisse passer
un vitrage par rapport à l’énergie solaire inci-
dente 14, conduit au verre teinté absorbant et au
verre réfléchissant à couches déposées « sous
vide » ou « pyrolysées 15 », de toutes les couleurs
selon les souhaits de l’architecte.
13 La perception des couleurs est qualifiée par l’indice de rendu
des couleurs (IRC), chiffre compris entre 1 et 100 qui traduit le
degré de concordance entre l’aspect coloré d’un objet éclairé
par une source donnée (ou naturellement à travers un vitrage)
et l’aspect de ce même objet éclairé par une source de référence
de même température de couleur (ou naturellement).
14 Le facteur solaire (F.S. ou « g », qui s’exprime en %), caractérise
le rapport entre l’énergie passante à travers le vitrage et l’éner-
gie solaire incidente. g = 84 % (et TL = 88 %) pour un simple
vitrage ordinaire de 6 mm, g = 74 % (et TL = 79 %) pour un
double vitrage ordinaire de 2 × 6 mm, et peut descendre jusqu’à
g = 16 % (TL ≤ 20 % !) pour le verre à couches.
15 Les verres à couches minces se développent à partir des années
1960. Celles sous vide sont déposées par pulvérisation catho-
dique assistée par champ magnétique. Il s’agit d’une nanotech-
nologie qui ne porte pas encore son nom (comme on s’y réfère
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