Page 31 - Entre ombre et lumière
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Lumière, transparence et reflet

la surface vitrée ou d’augmenter son pouvoir
isolant, quitte à réduire la transmission lumi-
neuse totale. Mais cette réduction va de pair
avec une augmentation du temps d’utilisation
de l’éclairage artificiel 8. Contrairement à l’in-
tuition, le calcul soigneux du compromis éner-
gétique optimal entre dimension du vitrage,
pouvoir isolant et transmission lumineuse mène
souvent à des vitrages de grande taille.

   Si de grands vitrages sont coulés dès 1665 à la
Manufacture royale de glaces, fondée par Colbert
pour Louis XIV, leur coût élevé en réserve l’usage
aux constructions exceptionnelles 9.

   Le verre à vitre ordinaire, produit du milieu
du XIXe siècle et jusqu’en 1920 à partir de
cylindres soufflés et découpés, n’est par contre
disponible qu’en feuilles de taille limitée. Gropius
s’accommode encore, en 1925, de cette limite
traditionnelle pour les grandes baies en verre
cloisonnées du Bauhaus à Dessau en attendant
la diffusion commerciale, à l’échelle planétaire,
de grandes vitres en verre étiré. Cette diffusion
permet alors la généralisation de l’emploi de très
grandes fenêtres et vitrages qui, tout autant que

8	 Elle doit aussi être suffisamment répartie ce qui implique une
    grande hauteur de fenêtre et de plafond ainsi qu’une profon-
    deur limitée de bâtiment.
9	  Francis Poty et Jean-Louis Delaet précisent des grandeurs de

    2,5 m × 1,7 m en 1806 à 8,14 m × 4,2 m en 1889, dans leur ouvrage
    Charleroi, pays verrier édité par la Centrale Générale à Charle-
    roi, en 1986.

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