Page 32 - Entre ombre et lumière
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ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE, TRANSPARENCE ET REFLET

le béton armé et les fins châssis en acier, quali-
fient le mouvement moderne.

   Le verre étiré, cristallin, est produit indus-
triellement depuis 1903 10. L’étirage laisse sur le
verre des lignes en relief, discrètes mais carac-
téristiques. Cette matérialité de la transparence
et les légers reflets qui en découlent sont à la fois
défauts et qualités. Il peut être poli pour fournir
de la glace et être mis en œuvre en double vitrage
(dès 1912 aux Etats-Unis), mais il est graduelle-
ment supplanté par le verre dit « float 11 » à partir
de 1952. La production de ce dernier demande
moins d’énergie et permet de très grandes dimen-
sions. Certains verriers tels que AGC Interpane
en Allemagne sont maintenant capables de livrer
des feuilles de verre de 3 m de large et 18 m de
longueur en 20 mm d’épaisseur ! Mais le verre
float de première génération présente une colo-
ration vert émeraude d’autant plus prononcée
qu’il est épais, réduisant la transmission lumi-
neuse  12 et appauvrissant imperceptiblement

10	 Le verre étiré est inventé à Charleroi par l’ingénieur belge Émile
     Fourcault, avec le franco-belge Émile Gobbe qui dépose son
     premier brevet en 1901.
11	  Le verre float (ou « flotté ») est inventé par l’ingénieur anglais

12	  Sir Alastair Pilkington qui dépose son premier brevet en 1952.
     Un vitrage est aussi caractérisé par son indice de transmission
     lumineuse (TL). Un verre float extra clair de 6 mm à 12 mm
     d’épaisseur présente ainsi un TL de 91 % contre un TL de 87 à
     88 % pour un verre float ordinaire.

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