681 – UMONS

• Architecture
• Analyse patrimoniale
• Concepts énergétiques et de haute qualité environnementale (avec EQUANS et ECORCE)
• Gestion des coûts
• Ingénierie des structures (avec SWECO, pour la partie exécution)
• Ingénierie des techniques spéciales (avec EQUANS)
• Concepts acoustiques (avec A-Tech)
• Aménagements horticoles (avec Herbert Meunier)
• Accessibilité P.M.R. (avec Plain-Pied)
• Sécurité incendie (avec Fire Safety Consulting)
• Etude d’éclairage naturel et artificiel (avec Ledea Light)

UNE CONSTRUCTION REMARQUABLE POUR L’EPOQUE

Les professeurs René Jacquemin et Marcel Save, assistés du bureau d’étude de la Faculté et avec les conseils esthétiques de l’architecte montois René Panis (1910-1987), sont les auteurs d’un projet visuellement discret.
La construction présente des performances énergétiques qui apparaissent aujourd’hui comme déficientes, mais beaucoup de ses caractéristiques sont parfaitement conformes à ce que l’on attendrait aujourd’hui d’un bâtiment neuf.
Ainsi, elle est rigoureusement ordonnée en plan sur une trame orthogonale de 1,2 m. Les plateaux sont de faible profondeur (15,6 m et 9,6 m de colonne à colonne) et abritent des locaux de 6 m de profondeur desservis par des corridors accessibles aux personnes à mobilité réduite.
La hauteur d’étage de 4,45 m offre une hauteur libre confortable dans les locaux et permet une ventilation et un éclairage naturel optimal.
Un plancher technique suspendu en béton armé recouvre les locaux et les couloirs, avec une hauteur libre de 50 cm dans les premiers et de 1,8 m dans les seconds.

Le système structurel se compose de colonnes portantes et de colonnettes de façade, de voiles de contreventement, de dalles légères sur poutres avec des portées maximales de respectivement 3,6 m et 6 m. Il constitue un exemple d’économie découlant de la morphologie structurelle.

CONSOMMATION D’ENERGIE

La consommation actuelle en énergie primaire du bâtiment (normalisée et moyennée) s’élève à 363 kWhEP/m².an, dont 71 % en gaz en 29 % en électricité.
L’objectif du projet tel qu’imposé par l’appel d’offre est clair : la réalisation des travaux devra permettre une économie en énergie primaire d’au moins 30 %.

L’économie d’énergie proposée concerne tant la construction (énergie grise) que l’exploitation (énergie primaire).

L’énergie grise est limitée au strict minimum par, entre autres :
• La maximalisation du maintien en place et du réemploi des éléments de construction existants (en particulier des châssis en acier), ainsi que la réduction au strict indispensable de leur démolition ;
• Le maintien des stores intérieurs existants ;
• La mise en place de nouveaux châssis en aluminium anodisés (20 µm) et non laqués ;

et l’énergie primaire, par :
• L’isolation maximalisée pour limiter les déperditions thermiques en période de chauffe ;
• La qualité d’air intérieur assurée par un système de ventilation économe en énergie ;
• La nouvelle installation d’éclairage maximalisant le recours à l’éclairage naturel et tenant compte de la présence effective des occupants dans les locaux ;
• La protection solaire en été, assurée avant tout par la plantation d’arbres à hautes tiges le long de toutes les façades vitrées.

Le projet de rénovation énergétique du bâtiment atteint, dans sa version la plus complète, une réduction de 55 % de l’énergie primaire actuellement consommée (41 % en tenant compte de la ventilation de compensation des sorbonnes), et de 38 % pour la tranche ferme du marché.

UNE ENVELOPPE PERFORMANTE

Les façades sont composées, d’une part, de colonnette en béton armé de 20 x 20 cm de section placées sur une trame de 1,20 m d’entraxe modulaire et, d’autre part, d’allèges en béton armé placées en recul. Cette façade peut être, sans démolition, aisément complétée par un manteau isolant recouvert d’un enduit mince (ETICS).

De nouvelles allèges sont placées en façade sud-ouest, qui en est dépourvue. Elles sont équipées de rails d’ancrage verticaux intégrés tous les 2,4 m pouvant recevoir 390 m² de panneaux photovoltaïques.

Les parties mobiles des menuiseries extérieures en acier sont soigneusement démontées et désamiantées, laissant le cadre dormant en place afin d’éviter de fragiliser les bétons. De nouvelles menuiseries extérieures performantes en aluminium viennent compléter la nouvelle enveloppe isolante. Afin de minimiser les surfaces de déperdition tout en garantissant un éclairement naturel suffisant, une baie sur deux est rebouchée.

En toiture, l’isolation et l’étanchéité sont renouvelées. De nouveaux acrotères en structure bois sont placés. Ils supportent de nouveaux garde-corps auto-lestés permettant une intervention de maintenance en toiture en toute sécurité, conformément au Code du bien-être au travail.

SECURITE INCENDIE

Les bâtiments datent d’avant 1970 et les “normes de base” ne leur sont pas applicables. Celles-ci sont cependant prises en compte comme code de bonne pratique.
Ainsi, de nouveaux escaliers extérieurs en acier autopatinable sont placés au bout des ailes composant le complexe et offrent deux sorties aux extrémités opposées de chaque compartiment.
Les escaliers d’origine sont rendus conformes par un cloisonnement coupe-feu se prolongeant jusqu’au sous-sol technique et par la création de nouveaux sas d’accès.
Les gaines techniques sont toutes resserrées horizontalement à chaque niveau.

DNSH : DO NO SIGNIFICANT HARM

La prise de conscience de l’état de la planète et de notre civilisation conduit à développer le principe du DNSH (Do No Significant Harm), défini, pour nous, par les règlements européens EU 2020/852 sur les investissements durables et EU 2021/241 établissant la facilité pour la reprise et la résilience, et dont la méthodologie d’évaluation est précisée dans le document européen d’orientation technique 2022/C 214/01.
Dans ce cadre, la participation à l’atténuation du changement climatique se fait par l’économie d’énergie importante que permet la morphologie exceptionnelle de la construction existante, par le recours maximal aux énergie renouvelables grâce à une installation photovoltaïque de plus de 350 panneaux pour une puissance installée de plus de 140 kWc, par l’utilisation de matériaux “bas carbone” comme le ciment CEM III/C, ou encore par la réduction des parois vitrées en vue d’éviter la surchauffe.

CONCU POUR EVOLUER

Le projet permet aussi que soit réalisée ultérieurement la restauration de la biodiversité et des écosystèmes, notamment par la plantation de 56 charmes permettant le stockage de 134 tonnes de CO2 par an et de vigne vierge sur les pignons des bâtiments.
Les espaces de parking sont aussi potentiellement réaménageables et le plan d’eau peut aussi être utilisé comme biotope, avec carpes et nénuphars.

Enfin le projet prévoit la mise en conformité acoustique de l’ensemble et un relighting complet permettant d’accroître l’économie d’énergie primaire.

Opération Design and Build avec Wust s.a.