
691 – Maitri II
Base Antarctique Indienne pour le NCPOR
(National Centre for Polar and Ocean Research, à Goa, Inde)
70°46’02.3”S / 11°43’24.5”E
14.436 m² ; 2024 ; (01/691).
• Architecture
• Aménagement des abords
• Ingénierie des structures
• Protection incendie (avec SECO)
• Ingénierie des techniques spéciales
• Physique du bâtiment (avec Daidalos)
• Estimation budgétaire (avec BESIX)
Le complexe se compose d’un vaste volume compact (VVC) recevant l’ensemble des fonctions quotidiennes complété par deux hangars industriels abritant, près d’un héliport, le garage pour hélicoptères, le stock des produits d’usage non quotidien et une zone de refuge.
Au-delà de sa réponse aux impérieuses exigences de fonctionnalité, il offre des espaces de vie conviviaux, agréables lieux de rencontre et de détente. Il est aussi exemplaire en matière environnementale en assurant un impact limité dans tous les domaines : empreinte au sol limitée, dépenses énergétiques, recours aux énergies solaire et éolienne, usage généralisé du bois et de l’acier comme matériaux de construction, absence de rejets liquides impurs…
L’étude du site a permis d’identifier une zone circulaire d’environ 170 m de diamètre, pratiquement plate et à faible pente (2 %), qui permet d’y implanter le VVC en limitant au strict minimum la longueur développée des nouvelles pistes (routes) et des chemins de câbles ou conduites circulant hors sol.
Le VVC, organisé sur une trame structurelle carrée de 8,1 m de côté, se compose d’un socle sur deux niveaux surmonté d’un étage de vie.
Le socle, de 64,8 m de côté d’axe en axe, flotte 1 à 2 m au-dessus du sol rocheux et comprend l’ensemble des locaux techniques (atelier, garages pour dameuses («PistenBullies»), locaux de stockage des produits quotidiens, stock minimum de fuel, groupes de secours).
L’étage de vie, de 81 m de côté d’axe en axe, articule les locaux (bureaux, laboratoires, restaurant-cuisine, chambres, sanitaires, fitness, infirmerie…) autour d’une place centrale de rencontre et de convivialité. Ces volumes sont couverts par des terrains de sport et des zones maraîchères.
L’ensemble est couvert par une calotte sphérique de 105 m de diamètre, surmontée d’une plateforme carrée de 16,2 m de côté pour les appareils scientifiques de mesure.
La structure des planchers et des parois est composée de panneaux modulaires préfabriqués en bois à couches multiples, dont l’isolation, associés à une structure primaire en acier. Ceci permet une grande liberté de dimensions pour les locaux. De plus, le transport de tous les composants du bâtiment peut se faire en sous-ensembles nettement plus compacts que ce que permet la construction en conteneurs modulaires, usuelle en Antarctique.
Tant la calotte sphérique de couverture que l’enveloppe extérieure verticale comprennent un nombre modéré de surfaces vitrées occultables pour offrir, tant que faire se peut, un éclairage naturel à tous les espaces.
Le grand volume sous le dôme hémisphérique fonctionne comme un espace urbain extérieur, tel qu’il s’en rencontre sous le ciel de toutes les régions tempérés du globe. La température y est variable mais modérée, entre 4°C pendant hiver austral et 11°C pendant l’été austral, et l’intensité de l’éclairage artificiel suit un rythme circadien. Ce vaste volume, ces variations de température et de lumière, proches de l’expérience qu’offre un espace extérieur naturel, sont nettement plus bénéfiques pour la santé physique et mentale des occupants, au contraire des espaces confinés à température et éclairement constants qui sont de pratique courante en Antarctique.
Les avantages de la disposition de l’ensemble des fonctions quotidiennes dans un volume principal sont nombreux :
– le rapport de la surface de l’enveloppe au volume enclos est réduit par comparaison à celui des stations polaires existantes, réalisées en bâtiments éparpillés, ce qui réduit tant l’emprise au sol que les déperditions énergétiques ;
– les distances à parcourir entre les locaux sont limitées ;
– la longueur de tous les réseaux techniques est limitée ;
– la nécessité de redondance des équipements est réduite ;
– la transformation ou l’extension des locaux intérieurs en panneaux de bois peut se faire à l’abri des intempéries ;
– les frais de nettoyage et d’entretien sont limités.
Le VVC est entouré d’un anneau circulaire de 170,1 m de diamètre extérieur recevant 1.800 m² de panneaux photovoltaïques sur sa partie nord, ainsi que 8 à 10 éoliennes Darrieus-Rotor H de 70 kW de puissance chacune. Cet «anneau énergétique» permet de fournir toute l’énergie nécessaire à l’exploitation du bâtiment.
Concours sur invitation.
En association avec R.dx Architects (Chennai, Inde) et Extreme Planet RXD (Chamonix, France).