Page 64 - Entre ombre et lumière
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ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE, TRANSPARENCE ET REFLET
d’huile) ou comme le papier couché au talc ou
plus simplement comme un enduit de chaux, alors
qu’aucune peinture produite industriellement ne
peut y répondre. C’est toujours le cas en 1997, et il
est très désagréable que l’industrie de ce dernier
siècle soit toujours aussi déficiente à ce sujet.
Je me tourne donc vers les gris « purs », sensés
n’être qu’un mélange pur de blanc et de noir et
c’est à François Cornélis, à l’époque administra-
teur-délégué de Petrofina, que je dois la mise au
point de peintures acryliques « gris pur » par sa
filiale Sigma Coatings en 1998. Ce n’est pas aussi
aisé qu’il y paraît, car le noir n’est produit que
par un mélange de couleurs qu’il est difficile de
calibrer 58 (et l’on sait combien Rothko en tire
profit !). Lorsqu’enfin ces peintures sont prêtes,
je les propose à Hendrik Seghers dont je rénove
en 1998 le château Groenhove à Malderen [01/532,
Fig. 59] et il s’écrie : « maar dit zijn kleurspiegels ! »,
et comme il a raison !
Je choisis donc ces « miroirs aux couleurs »
selon le mur et la pièce concernée ; en gris très
foncé dans la cage d’escalier pour y mettre en
évidence un magnifique Rubens, un gris presque
noir dans la seule pièce style Louis XVI subsis-
58 Nul doute que l’invention du plus noir des noirs, couleur absor-
bant 99,965 % de lumière, peinture composée d’une forêt de
nanotubes de carbone perpendiculaires à sa surface, que cela
soit par l’artiste belge Frederic de Wilde (2010) ou par Vanta-
black (2015), (pour Vertical Aligned Nano Tube Arrays-Black)
est à utiliser en construction.
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