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ELEMENTS EUROPA  UN COURONNEMENT SOLAIRE  187

	 L’isolation thermique et hygrométrique des bureaux des délégations
et du secrétariat a été réalisée grâce à l’emploi d’un matériau minéral et
« respirant » (mousse de silicate), placé contre la face intérieure du mur
de brique. L’épaisseur de l’isolant a été calculée de manière à permettre
alternativement l’absorption de l’humidité et son évaporation (cf. note de
Ph. Samyn : Europa, t. 1, p. 204 et note technique ci-après). L’habillage des
pièces a été enrichi par des miroirs aux embrasures de fenêtres et par des
étagères de lumière.

    Note sur l’éclairage et sur l’isolation thermique et hygrométrique
    Dans la partie historique du Résidence Palace, comme on n’a pas
    touché aux façades, on a souhaité augmenter au maximum l’apport
    de lumière naturelle. Comme la façade est classée, on a recherché les
    profils d’époque et on a refait des châssis rigoureusement à l’identique,
    bien qu’avec double vitrage. On a recréé un dispositif déjà employé
    dans d’autres immeubles : pour augmenter la luminosité dans un local
    et réduire l’éblouissement, celui-ci consiste à placer, à une hauteur
    de 2 mètres environ, un miroir horizontal orienté vers le plafond, de
    telle sorte que la lumière incidente oblique y soit réfléchie. Pour en
    augmenter l’effet, on a ajouté des miroirs verticaux dans les embrasures
    de fenêtres. Cette étagère à lumière augmente l’épaisseur virtuelle de
    la façade.
    L’isolation sur la façade côté intérieur sous la forme d’une épaisseur
    de 20 cm de mousse de silicate qui se prolonge horizontalement
    en dessous et au-dessus des planchers de manière à couper le pont
    thermique crée une marche, une large plinthe qui correspond à la
    largeur des pièges à lumière. Un diagramme met en évidence les
    gradients thermiques créés dans ces complexes de façades et de
    planchers. La mousse de silicate a été choisie pour n’utiliser aucun
    matériau organique. La brique a été mise à nu sur la face intérieure
    du mur et on a maçonné les blocs d’isolant en les revêtant d’un tissu
    de verre résistant, de manière à n’opposer aucun obstacle au flux de
    vapeur. Même le type de colle a été étudié pour ne pas avoir de frein
    à la vapeur. Ce faisant, il reste de la condensation dans le mur, mais
    celle-ci s’évapore en été selon un cycle stable.
    Dans les bureaux de la partie historique, la manière la plus cohérente
    de climatiser : des plafonds actifs, c’est-à-dire froids en été, chauds en
    hiver. Des stores à l’extérieur pour limiter la charge de chaleur en été,
    en tissu blanc. Et pour l’hiver, l’isolant. La consommation de chaud et de
    froid est limitée au strict nécessaire, tout en conservant dans les locaux
    une température agréable. À cela s’ajoute la ventilation mécanique, juste
    un appoint de froid. On ne fait qu’un apport d’air hygiénique, on sépare
    la fonction oxygène et la fonction chauffage et refroidissement.
	 Entretien avec Philippe Samyn
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