Page 59 - LA CASERNE DES POMPIERS (FR)
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Toutes les eaux (usées, épurées, de ruissellement, de voiries) En cours de travaux, un trop-plein a été découvert dans le réseau
autres que les eaux de pluie doivent donc être récupérées et existant qui passe à plus ou moins 10 mètres de profondeur sous
évacuées hors du site. la caserne. Deux regards ont donc été conservés, l’un près du ter-
rain de sport au niveau 1 et l’autre dans la piste de manœuvres
Hydrogéologie au même niveau.
Le sous-sol du site de LaTombe est formé par le socle paléozoïque
primaire composé de la roche du Houiller, à savoir un schiste Faune et flore
carbonifère plus ou moins riche en charbon. Au contraire du terril et de la zone humide qui présentent un
intérêt biologique spécifique, le site de la caserne avant les
Le groupe Houiller rassemble les schistes et les grès du Carbonifère travaux n’est guère intéressant pour la flore et pour la faune.
supérieur.
Il s’agit du site d’épandage de déblais routiers de 1978.
À Charleroi, son épaisseur excède 1 500 mètres et se compose de
diverses formations. Les formations essentiellement argileuses Par contre, la température plus élevée du terril due à la combus-
du terrain houiller ne constituent pas a priori une lithologie favo- tion interne des résidus houillers encore présents dans la masse
rable à l’emmagasinement d’eau et à la constitution de réserves du crassier favorise la présence de plantes et d’animaux différents
abondantes.Toutefois, très localement, quelques horizons gréseux de ceux de la région.
peuvent renfermer des quantités d’eau non négligeables. C’est ce
qu’a démontré une recherche géocentrique type « 10-sous » effec- Plus de 300 espèces de plantes ont été ainsi répertoriées sur
tuée dans un rayon de 1 500 mètres autour du site du projet, en le terril, outre des champignons et des lichens rares.
identifiant un captage situé à 1 400 mètres au nord-ouest du site
qui récupère des eaux souterraines dans les terrains houillers La faune y est également variée. Dans les zones dénudées à végé-
pour un volume autorisé de 10 000 m3/an, soit 27 m3/jour. tation pionnière, comme sur le flanc sud-ouest du terril, on ren-
contre des espèces inféodées aux pierriers, tel le traquet motteux.
Ce captage prouve donc que le massif présente des réserves
d’eau, mais la présence de failles en de nombreux endroits Les zones dominées par la friche haute profitent à de nombreuses
compartimente le massif houiller. espèces d’insectes, tels le papillon machaon et le criquet à ailes
bleues, très rare dans la région en dehors des terrils.
Quant aux parties plus boisées, elles accueillent des espèces
d’oiseaux forestiers tels le pic vert, le pic épeiche et le pinson
des arbres.
Points de repère dans le paysage, les terrils sont autant de points
d’arrêt pour les oiseaux migrateurs.
Les zones humides, quant à elles, sont des refuges et des lieux de
nidification d’espèces aquatiques et semi-aquatiques comme les
oiseaux de rivage, les amphibiens, les libellules et autres insectes.
Certaines de ces espèces des milieux humides, tels la libellule
et le crapaud calamite, sont en relation avec le terril.
Protéger les milieux humides et ménager des couloirs écologiques
entre eux et le terril est un impératif de préservation du biotope.
Les grillages qui ceinturent le site ont été placés en bordure des
installations strictement nécessaires pour la caserne. Le reste du
terrain est le territoire des espèces locales. Deux mares et deux
« pierriers », amoncellements de rochers (trouvés lors des excava-
tions et conservés sur place), sont réalisés pour fournir un habitat
à la petite faune.