Page 23 - Entre ombre et lumière
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Un socle de connaissances

en 1973 ne connaissent de retentissement dans
le monde de la construction, que par l’édifica-
tion lente et progressive de normes et règlemen-
tations aussi nombreuses qu’inefficientes, aussi
longtemps qu’elles ne remettent pas en question
la posture philosophique de notre société : tout
dans la forme, peu sur le fond. En architecture,
les vagues stylistiques et formelles se succèdent,
mais ne sont que des emplâtres sur une jambe
de bois : elles sont toutes naïvement cyniques,
qu’il s’agisse du postmodernisme, du mouve-
ment « High Tech » ou des nombreux avatars du
déconstructivisme.

   L’engouement actuel en Europe pour les bâti-
ments dits « passifs » n’est l’expression que de la
dernière vague stylistique, tant il est corseté par
la législation et les documents normatifs, nonobs-
tant le fait que mieux isoler une construction
(tant ses parties vitrées que ses parties opaques)
et la rendre la plus étanche possible à l’air a
tout son sens à condition qu’elle puisse respirer.
Envisager donc dès à présent, au sein de l’Union
européenne, de ne construire que des nouveaux
bâtiments producteurs d’énergie au-delà de
leurs propres besoins (que l’on veille également
à limiter), comme le préconise Rifkin, prend tout

     accélération de l’industrialisation, croissance forte de la popu-
     lation mondiale, persistance de la malnutrition mondiale,
     épuisement des ressources naturelles non renouvelables, dégra-
     dation de l’environnement.

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