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ELEMENTS EUROPA ENVERS ET ENDROITS DU DÉCOR 117
pour tenir compte de la faisabilité technique et maximiser la
standardisation (un seul percement par cassette, toujours dans
un coin, à distance standard du bord).
Il s’agit là d’un choix technico-esthétique plus important qu’il
n’y paraît (voir « Le carré de 15 x 15 cm », p. 128), car il vise à
« ordonner l’aléatoire » en se tenant à distance de deux excès :
– une approche donnant priorité à la régularité architecturale
conduirait par exemple, comme c’était prévu initialement, à
un calepinage elliptique du plafond afin que l’éclairage suive
parfaitement le tracé des tables, un « morceau de bravoure »
élégant mais onéreux, qui obligerait à aligner « de force » les
autres éléments (haut-parleurs, éclairage de sécurité, détecteurs
d’incendie, têtes de sprinklers, tirants de structure) dans une
géométrie particulièrement contraignante, le moindre écart
par rapport à cette dernière apparaissant comme un défaut.
La flexibilité à l’usage serait également très faible, toute
modification du tracé des tables exigeant une refonte du tracé
du plafond ;
– en revanche, une approche laissant la bride sur le cou à
la technique mènerait à un arrangement sans régularité des
équipements, la contrainte de l’ellipse ne pouvant être gérée
que « le mieux possible », c’est-à-dire très mal, si la logique de
l’implantation des équipements consiste avant tout à réduire la
longueur du câblage !
Pourtant, la solution retenue part de la seconde approche
en établissant un calepinage orthogonal standard à base
carrée, parfaitement adapté à une distribution régulière des
éléments liés à l’espace, tels que les têtes de sprinklers. En
conséquence, l’éclairage ne peut suivre le tracé elliptique
des tables qu’avec une certaine approximation, celle-ci étant
toutefois significativement affinée par le fait de positionner
les percements dans les coins des dalles carrées (chaque
équipement peut en effet occuper quatre positions différentes
sur la même dalle en faisant simplement tourner celle-ci sur
elle-même).
Mais la composition multicolore du plafond, particulièrement
prégnante, fait passer toutes ces « irrégularités » au second
plan, car son « induction figurale » se lit à l’échelle de la salle
tout entière et se superpose, sans concurrence visuelle, avec les
équipements, ceux-ci étant perçus comme des ensembles de
petits événements distribués chacun selon sa géométrie propre.