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L’architecture est un processus artistique et technique qui vise à mettre en adéqua- tion le « Grand Dessein » du commanditaire du projet avec le « génie du lieu » ou le « genius loci ».
Particulièrement complexe, ce processus représente un travail d’équipe intense où tous les intervenants, maître de l’ouvrage, auteurs de projet et entrepreneurs, sont invités à mettre en commun leurs compétences et leur personnalité propres au béné ce du « Grand Dessein ».
Dans cet orchestre, l’architecte joue le rôle du compositeur et du chef d’orchestre. À toutes les étapes du processus, c’est lui qui propose les synthèses fonctionnelles, techniques et artistiques propres à fédérer et à coordonner les efforts de tous en vue d’aboutir au but concret  nal : le bâtiment construit dans son site.
Cette introduction traite donc du « genius loci » de Louvain-la-Neuve et situe
ce projet dans la continuité de mon travail et de mes expérimentations.
Le GéNie Du Lieu (GeNiuS LoCi)
Cette expression due à Christian Norberg-Schulz1 couvre l’en- semble le plus étendu possible des caractéristiques physiques (telles qu’orientation, voisinage, nature du sol, topographie, faune,  ore, climat, pollutions de toutes natures...) ou immatérielles (histoire, légendes, sociologie, gestion publique ou privée...) caractérisant le site où s’érige une construction.
La connaissance du « génie du lieu » est essentielle à l’auteur
de projet car toutes les caractéristiques qui le composent ont nécessairement une in uence sur le projet en regard du « Grand Dessein », que ce soit en tant que contraintes ou en tant qu’oppor- tunités. Il est particulièrement important d’identi er ses défauts et ses potentiels dès les prémices de l’étude, ce qui place une tension particulièrement forte sur cette étape du projet, l’acquisition du
« genius loci » étant par nature un processus souvent long et coûteux.
Le « genius loci » du projet est ici particulièrement marqué par l’extraordinaire réalisation de Louvain-la-Neuve, ville nouvelle.
LouVAiN-LA-NeuVe
Le professeur Michel Woitrin ayant été désigné pour mener à
bien le projet, la ville nouvelle fut conçue à partir de 1968 par une équipe pluridisciplinaire dirigée par Raymond Lemaire (professeur d’histoire de l’art à l’Université catholique de Louvain [UCL]), Jean-Pierre Blondel (architecte et urbaniste, professeur à La Cambre [École nationale supérieure des arts visuels]) et Pierre Laconte (économiste), sous le regard jusqu’à ce jour ouvert et constructif des autorités de l’UCL. La première pierre du premier bâtiment (le Cyclotron) fut posée le 2 février 1971.
À Louvain-la-Neuve, les principes théoriques sont explicites et clairs, les règles urbanistiques sont compréhensibles et strictes, ce qui, dès le début de la construction de la ville, attira les architectes. Ce fut aussi mon cas, et j’y fus reçu avec bienveillance dès 1977
(et le suis toujours, comme mes confrères).
Ici, nul besoin de jouer au prince2, l’autorité assure ce rôle, laissant à l’architecte la responsabilité d’assumer pleinement sa mission3. C’est Jean-Marc Lechat, directeur du Service de promotion et de


































































































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