Europa FR - page 56

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EUROPA
Introduction
Non, la vie des ingénieurs du bureau de
contrôle technique SECO n’est pas un long
fleuve tranquille ! Et certainement pas pour
la mission que nous a confiée la Régie des
Bâtiments pour ce projet sous la houlette de
Philippe Samyn and Partners, avec Studio
Valle Progettazioni et Buro Happold Ltd. Un
défaut de conception ou de réalisation peut
hypothéquer la solidité d’un ouvrage, ses
performances thermiques et acoustiques,
voire la sécurité de ses occupants. Le
contrôle technique des constructions a
pour objectif premier de prévenir ces
risques.
La complexité technique et le niveau
d’exigence sont ici très élevés. Il s’agit
d’un de ces projets auxquels on est fier
d’avoir participé dans sa carrière d’ingénieur.
Pas de place pour les approximations.
Pour chaque question qui se pose, plusieurs
solutions sont considérées, même non
conventionnelles, « out of the box », afin
d’obtenir le résultat optimal. Ainsi par
exemple pour la protection de la structure
extérieure de la lanterne vis-à-vis d’un
incendie, il a un moment été envisagé de
recourir à l’irrigation des profilés. Cette
solution n’a ensuite été écartée qu’après
avoir fait l’objet d’une étude de faisabilité.
La facilité pour le contrôleur technique
pourrait être de refuser toute solution inno-
vante et de ne valider que des solutions
classiques. Ce n’est toutefois pas notre
philosophie. Sur base de notre vaste
expérience, y compris dans les nouvelles
techniques, nous avons au contraire la
volonté d’aider, dans un esprit constructif,
les auteurs de projets et les entrepreneurs
dans leur travail de mise au point de
solutions optimales, dans l’intérêt du maître
de l’ouvrage. De même, nous participons
activement à des programmes de recherches
appliquées et nous partageons nos connais-
sances dans le cadre de l’élaboration des
normes techniques belges et européennes,
et de l’enseignement d’universités et d’écoles
d’ingénieurs.
Transformation structurelle
du bâtiment existant
La transformation structurelle du bâtiment
Résidence Palace, immeuble de prestige qui
avait été construit dans les années 1920, a
constitué un véritable défi technique. Ce
bâtiment avait fait l’objet d’une extension
dans les années 1960. Dans le cadre du
présent projet, cette extension a été
démolie, ainsi qu’une partie du bâtiment
de 1920 y attenant.
Des colonnes ont été supprimées dans les
sous-sols alors qu’elles supportaient encore
les planchers des étages. À d’autres endroits,
un phasage adéquat a permis de démolir des
fondations existantes qui supportaient dix
étages mais qui se trouvaient dans le gabarit
d’un sous-sol complémentaire à créer. Pour
permettre la construction de nouveaux
sous-sols, des parois provisoires de soutè-
nement des terres ont été réalisées et les
fondations existantes ont été renforcées.
La partie finalement conservée du
Résidence Palace se compose des façades
extérieures et d’une mince tranche de cinq
mètres de largeur, sur une hauteur de dix
étages ! Les éléments raides transversaux
qui assuraient la stabilité horizontale de
cette structure élancée ont été démolis.
Trois escaliers ainsi qu’un couloir au rez-
de-chaussée ont cependant été conservés.
Pour permettre les démolitions, il a été
nécessaire de réaliser au préalable de
nouveaux noyaux de contreventement
en béton armé, à travers les structures
existantes. Les démolitions ont ensuite
débuté, du haut vers le bas, niveau par
niveau, avec étançonnage horizontal de
la partie à conserver sur les nouveaux
noyaux en béton. Ensuite, les nouveaux
planchers ont été construits, du bas vers
le haut, avec enlèvement progressif des
étançons.
Sous la partie conservée, un tunnel ferro-
viaire devait être creusé dans le cadre du
chantier RER. Pour permettre le creusement
de ce tunnel, sur lequel le bâtiment ne peut
pas s’appuyer, quatre poutres métalliques en
treillis de 8 m de hauteur et 22 m de portée
ont été assemblées entre le premier et le
troisième étage, dans le cadre du présent
chantier. Le bâtiment, c’est-à-dire la tranche
conservée et une cage d’escalier, a ensuite
été suspendu à ces poutres, ce qui a permis
la démolition des sous-sols et des fonda-
tions dans le gabarit du tunnel.
Il va de soi que pour mener à bien ce type
de travaux, une collaboration de toutes
les parties est indispensable. Il y a lieu de
concilier différents aspects qui ne sont pas
nécessairement convergents : stabilité,
technique d’exécution, économie,
planning, architecture…
Le rôle du contrôleur technique est de
faciliter la mise au point des solutions,
y compris lorsque des problèmes non
conventionnels sont rencontrés. Une
attention particulière a également été
apportée au suivi d’exécution lors des
phases délicates, telles que la construction
d’une dalle de 86 cm d’épaisseur au travers
des murs porteurs du bâtiment, dalle qui a
ensuite été suspendue aux poutres en treillis
métalliques au-dessus du tunnel du RER.
Texte rédigé par
SECO
sous la coordination
de Ir
Pierre Spehl
LE CONTRÔLE TECHNIQUE
DU RÉSIDENCE PALACE à EUROPA
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