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EUROPA
2011.09.20
2013.06.21
2012.08.29
sur l’ordonnance architectonique,
trad. du manuscrit hollandais par Dom Xavier
Botte, E.J. Brill, 1960] éclairent tout un pan de la réflexion architecturale enga-
gée ici. Et pourtant : au-devant d’une œuvre audacieuse, les intentions se che-
vauchent, les raisons s’enchevêtrent ; il n’est pas si sûr que les meilleures règles
de composition suffisent à expliquer la puissance d’une architecture. L’entrelacs
des cadres, des dormants, des petits bois, au-delà de tout parti esthétique, porte
un message implicite et ambigu. De sorte qu’on ne sait plus quelle valeur emblé-
matique s’inscrit sur ces façades, de l’engouement pour les centaines de chan-
tiers rénovateurs où se démontent les fenêtres (recrudescence de la démolition)
ou de la vertu d’un design écologique, insufflant une nouvelle vie ou imprimant
des rythmes inédits au cycle des matériaux. Les très grands bâtiments, assujettis
à des cahiers des charges et à des objectifs d’efficacité codifiés, comprennent
de nombreuses fonctions à assembler, à faire cohabiter. Un cadre suffisamment
souple est nécessaire : le patchwork offre son assemblage discontinu, inséré dans
une trame simple et robuste, disposant un ordre initial, mais susceptible d’évolu-
tion. Est-il actuel ? Intempestif ? Son rôle ici est fortement symbolique : il exprime
d’abord la spécificité, la diversité et la cohérence de la culture européenne. À tra-
vers sa technique et sa poétique du réemploi, il illustre l’attachement de l’Union
européenne aux questions environnementales et son engagement à y répondre.
Mais le patchwork dit encore autre chose. Parce que ce sont ici des fenêtres qu’il
assemble, il ne dresse pas seulement sur les façades leurs cadres multipliés, il
déploie leurs ressources poétiques. Ce sont des cadres de vie ; ce sont les avant-
courriers de l’échange : entre l’atrium et la rue ; entre les maisons voisines ; entre
les chambres et la ville ; entre Bruxelles et l’Europe. Et ces fenêtres sont faites
« de cette matière secondaire dont doit être fait l’autel ».
LE PATCHWORK
