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EUROPA
Nouvelles structures
métalliques : la lanterne
et la façade de l’atrium
L’examen du projet a nécessité une grande
attention compte tenu de l’importance et
de la complexité des structures métalliques,
non seulement de par leur grande hauteur
(12 étages), mais aussi de par leur portée,
que ce soit l’atrium, les poutres treillis et le
mur Vierendeel qui enjambent le tunnel du
RER, ou la lanterne dont le plus grand plan-
cher dépasse 30 m de portée.
Le contrôleur technique doit constamment
avoir une vision globale du projet afin
d’attirer l’attention des parties sur les points
sensibles et d’anticiper certaines situations,
notamment au niveau de l’interface entre
les différents lots ou corps de métier dont
la coordination est avant tout une tâche
d’entreprise.
Ainsi, dans leurs contacts bilatéraux avec
chacun des intervenants propres à un lot
spécifique, les différents membres (chacun
spécialiste dans leur domaine) de l’équipe
de contrôle s’efforcent de compléter l’infor-
mation en possession du sous-traitant en la
recoupant avec la situation réelle et le vécu
du chantier.
Pour les charpentes métalliques en parti-
culier, un des défis majeurs a été l’étude et
l’influence de la méthode et du phasage
de montage sur le dimensionnement initial
global des différentes structures (lanterne,
atrium, mur Vierendeel).
La gestion et la coordination des interfaces
a également mené à de nombreux échanges
sur les tolérances de montage, rectitude et
alignement, à respecter pour ces structures
de grandes hauteurs et constituées par
l’empilement successifs, étage par étage, des
différents éléments préfabriqués en atelier.
L’exécution des charpentes métalliques
de la lanterne a nécessité un suivi en usine
pour leur fabrication et leur montage à
blanc, ainsi qu’un contrôle sur chantier de
la réalisation des ancrages au gros-œuvre et
des assemblages par boulons et par soudure.
Les structures de l’atrium et du mur
Vierendeel sont ainsi totalement soudées,
tant en atelier pour la fabrication des
modules, que sur chantier pour leur
connexion.
Le choix de la protection isolante
thermique en cas d’incendie, par peinture
intumescente, flocage ou protection rigide,
a été déterminé pour chaque structure, non
seulement par les exigences de résistance au
feu et de températures critiques, mais aussi
par les exigences architecturales, suivant
que la structure est visible ou non.
Le niveau d’exigence de résistance au feu
Rf 2h a également nécessité de nombreuses
réflexions au moment de définir des scéna-
rios plausibles pour chacune des structures
ou sous-structures.
La structure de la lanterne est protégée inté-
gralement par flocage avec une particularité
pour les poutres des planchers sous-tendus
des grandes salles de réunion des niveaux
R5, R7 et R9 dont le niveau de protection
est plus élevé : la protection est prévue pour
limiter l’échauffement à 200 °C au lieu de
540 °C comme pour les autres éléments,
tandis que les tirants ne sont, eux, pas
protégés. Cette exigence complémentaire a
pour but de limiter la dilatation thermique de
ces longues poutres et donc les effets sur les
colonnes et poutres annulaires.
Pour ces dernières, il a toutefois été néces-
saire de concevoir les assemblages comme
des fusibles, de manière à leur permettre
de suivre les déformations forcées induites
par la dilatation des poutres sous l’effet d’un
incendie dans une salle, sans pour autant
devenir le siège d’efforts normaux impor-
tants qu’elles ne sont pas en mesure de
supporter. Ces poutres sont en effet toujours
à température ambiante puisqu’elles sont
situées dans un autre compartiment, en
dehors des salles soumises à l’incendie. Le
fonctionnement de ces fusibles est basé sur
une possibilité de glissement à partir d’un
certain niveau de contraintes au niveau des
assemblages.
Pour terminer, les mullions de la façade de
la lanterne sont quant à eux, protégés par
peinture intumescente.
L’enveloppe
L’histoire du Résidence Palace est faite de
bouleversements. Emblématique lors
de sa construction dans les années 1920,
le bâtiment s’était vu adjoindre une exten-
sion en 1960 dans le style propre à cette
époque, et semblait depuis s’être installé
dans un quotidien paisible, lorsque archi-
tectes, ingénieurs et ouvriers le tirèrent
de sa torpeur, bouleversant son enveloppe,
modifiant son architecture et le projetant
ainsi dans le XXI
e
siècle.
La structure conservée est isolée afin de
garantir un meilleur confort thermique,
de limiter les déperditions et de s’inscrire
dans une démarche responsable vis-à-vis
de l’environnement. Les façades originales
étant conservées, l’isolant est posé à l’inté-
rieur et pour éviter tout souci lié à la diffusion
de vapeur, un matériau nouveau régulateur
de l’humidité ambiante est employé.
La mise en œuvre de ce matériau s’est
avérée délicate : il est en effet important de
réaliser un plan d’isolation sans interruption
afin d’éviter que des condensations n’appa-
raissent dans la maçonnerie ou à l’interface
des matériaux. L’expérience de SECO dans le
comportement hygrothermique des enve-
loppes de bâtiments a permis de conforter
l’équipe de projet dans son choix initial tout
en permettant la réalisation d’un contrôle de
qualité efficace (points d’attention quant à
l’exécution, mise en évidence de manque-
ments ou de défauts).
Le souhait de l’équipe de projet de mettre
en œuvre une essence de bois durable, et
un traitement de protection du bois des
nouveaux châssis respectueux d’impératifs
environnementaux, a pu être validé en
collaboration avec l’entreprise désignée
pour leur fabrication et la pose.
Un soin particulier a également été porté
à l’étanchéité à l’air de l’aile ancienne. Ces
transformations de l’existant permettront
un confort hygrothermique intérieur optimal
tout en réduisant de manière importante la
consommation énergétique du bâtiment.
La nouvelle façade double peau qui ferme
DES ELLIPSES DE VERRE