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EUROPA
alternance de pleins et de vides, à la manière
d’un damier. La solution retenue, plus subtile,
joue plutôt sur les variations de transparence
du corps de la lanterne, obtenues par
l’intermédiaire d’un motif simple et répétitif
qui, tout en soulignant la division élémen-
taire des panneaux, permet de percevoir
des différences de texture lumineuse et de
pénétration visuelle à l’intérieur du volume.
La face intérieure du verre extérieur est
sérigraphiée, pour présenter une trans-
parence variable de 33 % à 75 % (effets de
bords non compris). Le motif est composé
de lignes inclinées aux 3/4 sur l’horizontale,
placées en alternance dans une direction et
dans l’autre. Dans une direction, les bandes
ont une largeur constante de 5 cm pour
une variation de l’intervalle les séparant
qui va de 5 à 15 cm, tandis que dans l’autre
direction, les bandes ont une largeur de
7,5 cm avec un intervalle de séparation
allant de 2,5 à 12,5 cm. Les motifs
sérigraphiés sont centrés sur la diagonale
de chacun des panneaux trapézoïdaux,
de façon que les coins soient constitués
de vitrage non sérigraphié. Le damier des
motifs se poursuit de manière continue sur
les autres quarts de surface de la lanterne.
L’image n’est donc pas reproductible en
miroir.
Dr Ir
philippe samyn
Les montants
(mullions)
de façade sont des
tubes protégés au feu de 100 mm x 200 mm
sur lesquels viennent se fixer des panneaux
de verre. Ils sont comprimés de haut en bas.
Ce sont des éléments à géométrie variable :
ils comportent un grand nombre de centres
de courbure. Quand on dispose ces élé-
ments de charpente les uns au-dessus des
autres, une déformation élastique survient,
qu’il faut compenser. Or cette déformation
n’est pas homogène et se développe de
manière asymétrique puisque la lanterne est
en appui. La géométrie de cette structure est
constituée de 56 montants. Dans un premier
temps, la division de l’ellipse était calculée
pour des angles constants rayonnant depuis
le foyer central. Or cette égalité angulaire
avait pour effet de découper l’arc (le pour-
tour des plateaux) en segments de taille
variable : les segments d’arc sont plus longs
près du grand axe de l’ellipse et plus courts
près de son petit axe. Comme les segments
d’arc issus de cette division déterminent les
dimensions des panneaux de vitrage sur les
faces extérieures de la lanterne, les ellipses
ont finalement été divisées selon des angles
variables, pour obtenir des arcs à segments
constants. Comme les ellipses sont diffé-
rentes à chaque étage et que la division doit
être la même à tous les étages (en raison
de la nécessaire superposition et continuité
structurelle des montants), la division en
segments d’arc constants n’est réalisée qu’à
un seul niveau, en l’occurrence le 2
e
étage.
La surface de la lanterne est constituée
d’une double peau vitrée. L’enveloppe
est générée par l’empilement de 42 seg-
ments de troncs de cône elliptiques.
Chacun de ces 42 segments est divisé
en quatre quarts et chacun de ceux-ci en
14 parties. Chaque quart de la surface de
la lanterne est donc constitué de 588
(42 x 14) plaques trapézoïdales cintrées,
à arêtes horizontales courbes. Une percep-
tion simple de la succession des ordres de
grandeur de la façade – la perception
de son échelle et de ses proportions à partir
de l’unité de mesure offerte par les pièces
du vitrage – aurait consisté dans une simple
DES ELLIPSES DE VERRE