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LA gALERIE
Cet espace aux dimensions généreuses (12 m de large, 83,7 m de long et 9,3 m de haut) constitue le cœur du bâtiment. Il incite à la rencontre informelle (la galerie est un passage obligé) et constitue une véritable rue intérieure qui offre bien plus de possibilités que ne se l’était imaginé le maître d’ouvrage. Au départ simple zone de circulation avec escalier central, cet espace polyvalent est éga- lement conçu pour accueillir des conférences, des expositions et des fêtes. Dédié à la communication, il peut recevoir jusqu’à
600 personnes sans perturber le fonctionnement des bureaux. Tous les éléments techniques situés dans les faux-planchers sont reliés aux différentes ailes. La galerie est à la fois l’axe organi- sationnel et fonctionnel du bâtiment et le centre névralgique
de toutes les installations techniques.
La toiture est composée de fermes métalliques dont les mem- brures, toutes identiques, sont faites de pro lés les plus minces possibles (tubes carrés de 80 mm ou de 60 mm de côté et tirants ou barres de contreventement de 25 mm de diamètre). Elle repose sur le deuxième étage des ailes adjacentes1. La hauteur de cette structure dépasse de 2 m celle du bâtiment et permet à la lumière du jour de pénétrer en oblique de façon continue.
Les exutoires de fumées sont réalisés en verre et laissent entrer la lumière zénithale. La décision d’utiliser du verre fut prise en cours de chantier : c’est au moment de pratiquer les ouvertures pour les exutoires dans les tôles pro lées de toiture en acier que l’on se rendit compte de la plus-value que pouvait représenter la lumière zénithale pour la galerie.
Le toit blanc absorbe la lumière du soleil et génère un jeu com- plexe de lumière et d’ombre. On échappe ainsi à la sensation
de circuler dans l’ambiance grisâtre d’un hall couvert. Les équi- pements techniques indispensables et impossibles à dissimuler (sprinklers, vérins des exutoires de fumées, installation de projec- tion), également blancs, se remarquent à peine. L’extrême légèreté de la structure est renforcée par l’utilisation de miroirs, installés
1 - La conception de la structure (tout comme celle des façades et de l’esca- lier) est typique de la démarche de l’ingénieur Philippe Samyn, ancrée dans ses travaux théoriques, dont Étude de la morphologie des structures, à l’aide des indicateurs de volume et de déplacement, Académie royale de Belgique, Classe des Sciences, 2004.
juste en-dessous et tout le long du périmètre de la charpente.
Les miroirs apportent encore plus de lumière à l’intérieur tout en faisant visuellement disparaître la structure du toit à l’in ni, don- nant l’impression d’un ouvrage  ottant plutôt que d’une structure porteuse2.
Les matériaux utilisés sont simples et rappellent ceux du foyer
de l’Aula Magna. Bien plus qu’un simple hall d’accueil pour le bâtiment, cet espace constitue un véritable « salon urbain » dans Louvain-la-Neuve. Les principaux matériaux sont le verre pour
les garde-corps et le chêne pour la menuiserie, les escaliers et les planchers. Les fresques de Georges Meurant signalent les entrées principales des ailes de bureaux.
Le bois, l’acier et le verre sont des matériaux durs qui réverbèrent les sons, mais des matériaux absorbants rendent l’ambiance acoustique acceptable : d’abord le toit en platelage perforé et son isolation acoustique, ensuite l’isolation appliquée à l’arrière des fresques de Georges Meurant et en n les baf es installés dans
la zone de repos à hauteur des ascenseurs.
Les cages d’ascenseurs sont réalisées en verre transparent, pour une invisibilité presque totale. Les accessoires techniques de ces trémies sont discrètement recouverts de plaques en acier inoxy- dable perforé.
La galerie, stricte et rationnelle tout en étant cosy, est à la fois neutre et provocatrice : elle invite à une utilisation multiple et improvisée. Elle offre également des lieux propices au repos. Lors de la construction déjà, de nombreuses personnes y ont fait une pause pour apprécier la perspective. En témoignent les centaines de photos, toutes prises du même point de vue, sans concertation, par des personnes différentes !
Les gradins à l’extrémité de la galerie, qui servent de sièges autant que d’escalier, constituent sans conteste le lieu de détente par excellence. Portant le regard vers l’escalier de l’entrée centrale,
on peut y observer les passants, comme dans une véritable rue.
2 - L’emploi de miroirs se retrouve dans bon nombre de projets, des bureaux du 1537 chaussée de Waterloo à uccle (01/265) au siège du Conseil européen (01-494).
La galerie : disposition pour 600 places assises


































































































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