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LeS PLANCHeRS CHAMPiGNoNS
Le calcul de la stabilité des dalles
Les charges mobiles sont xées selon les normes décrites dans l’Eurocode 1. Ces charges, qui agissent sur les dalles de chaque niveau, sont établies sur la base de l’organisation du projet dé nitif. Une fois connues les charges mobiles en combinaison avec le poids propre (dalles en béton) et les charges permanentes (revêtements de sol, tapis, installations techniques, cloisons de séparation légères), un calcul des efforts internes permet la déter- mination des armatures nécessaires.
Le calcul du uage
Après les véri cations de stabilité, c’est la rigidité de la dalle qui est véri ée. Les caractéristiques du béton se modi ent au cours du temps et causent des déformations qui peuvent être deux à trois fois plus importantes que la déformation élastique initiale. À terme, de tels affaissements peuvent devenir inadmissibles pour les façades.
Cette image montre la déformation de la dalle à long terme. Certaines zones de la dalle vont s’affaisser de façon beaucoup trop importante. La limite de l’affaissement de la dalle est xée pour chaque zone à 1/500e de la portée entre deux axes.
Plusieurs mesures sont prises a n de limiter le phénomène
de uage.Tout d’abord, la dalle de béton est coulée avec une contre èche de 20 mm dans les zones les plus critiques. Cette contre èche est réalisée par surélévation du coffrage. Ensuite,
les étançons soutenant le coffrage sont maintenus en place relativement longtemps. Mettre en charge un béton trop jeune en enlevant les étançons prématurément risque en effet d’aggraver
le phénomène de uage. Il vaut donc mieux reporter l’application des charges le plus longtemps possible. Les étançons provisoires demeurent donc en place les uns au-dessus des autres, à tous les étages jusqu’aux fondations. La combinaison de ces mesures pen- dant la construction, y compris la limitation des charges d’exploita- tion de chantier, permet de limiter le phénomène de uage.
L’épisode des extensions
À mi-chemin de l’achèvement du gros œuvre, il est décidé d’ac- croître de 1 000 m2 la surface de plancher à l’intérieur du périmètre déjà construit. Cette décision a de sérieuses conséquences sur tous les aspects de la construction du bâtiment. Le principe des dalles champignons y fait ses preuves : les nouvelles dalles sont coulées sans aucune dif culté et le travail peut reprendre presque immédiatement. Les bords de la dalle en béton achevée sont bouchardés, une armature complémentaire est ancrée chimique- ment dans les bords en béton existants et les mètres carrés de dalle désirés peuvent être coulés à leur tour, après véri cation des efforts partiellement modi és dans les travées adjacentes et dans les éléments verticaux concernés.
L’intégration des installations techniques
L’activation thermique du béton – responsable du refroidissement et élément essentiel dans la gestion de l’énergie du bâtiment – est intégrée dans les dalles de béton.
Le principe de la dalle champignon a des conséquences sur le placement et le tracé de toutes les installations techniques. En raison du taux de travail uniforme des dalles, de nouvelles perfo- rations ultérieures – en cours de chantier ou plus tard au cours de la vie du bâtiment – sont exclues. Il est donc important que tous les tracés de circuits d’activation thermique du béton et d’autres passages techniques (adduction et évacuation de l’eau, ventilation, électricité et data) soient décidés au cours de la phase d’étude et avant la réalisation.
Au cours de la phase de nition, un problème apparaît dans le système d’activation thermique du béton : une fuite est détectée. Elle est simplement réparée après mise à découvert par ouverture locale de la dalle de béton. Ce petit incident prouve que le fragile système d’activation thermique, bien que noyé dans le béton, permet la détection d’éventuels problèmes et leurs corrections. Plusieurs trappes d’accès à chaque dalle de béton permettent de contrôler et de modi er par zone la pression dans les conduites du système d’activation thermique du béton.